6.5/10Voyage au centre de la Terre 3D

/ Critique - écrit par riffhifi, le 21/07/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Ce qui compte, c’est la beauté intérieure. De la terre. (Fiche technique)

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Expérience 3D ébouriffante, la vision de cette production fait plus penser à un tour de manège qu'à une adaptation de Jules Verne. Mais ce dernier n'avait-il pas pour but premier de faire rêver ses lecteurs ?

A tous les enfants qui iront voir cette production New Line la truffe enfarinée, bercés de l'illusion d'assister à un spectacle révolutionnaire à tous les niveaux, il est bon de rappeler les trois éléments suivants :

  1. Brendan Fraser en héros de gros film d'action, c'est déjà vieux de neuf ans, et c'est déjà arrivé dans deux films de momie ; le troisième sortira le mois prochain, car l'ami Brendan prend des stéroïdes.
  2. Le cinéma en relief, ça n'a pas été inventé pour les bambins du XXIème siècle, car les frères Lumière eux-mêmes bossaient dessus dès les années 1900. Le procédé fut particulièrement populaire dans les années 50, puis tomba en désuétude face à la concurrence du cinémascope. Il fit un modeste retour dans les années 80 avec quelques suites de films d'horreur, puis devint un gadget affectionné par Robert Rodriguez dans les années 2000.
  3. Voyage au centre de la terre, c'est avant tout un livre écrit par Jules Verne en 1864, adapté par deux fois à l'écran : au cinéma en 1959, dans une version désormais bien vieillotte avec James Mason dans le rôle du professeur Lidenbrock ; et à la télévision en 1999, avec Treat Williams. Quelques dessins animés de production modeste virent également le jour (le premier date de 1910), et si d'autres films et téléfilms se parent du même Fraser tourneur
    Fraser tourneur
    titre, ils ne sont pas à proprement parler des adaptations du roman. Le film sorti cette semaine appartient à cette dernière catégorie, car il est situé de nos jours et les personnages sont simplement de fervents lecteurs de Jules Verne.

Forts de ces rappels, vous pouvez sans crainte emmener vos enfants au cinoche, voire même y aller sans eux si vous n'avez pas encore procréé. Gardez cependant en tête que Brendan Fraser (star et producteur du film) et Eric Brevig (réalisateur pour la première fois, mais doté d'un bagage vertigineux dans les effets spéciaux, de Total recall à Pearl Harbor en passant par Men in black) n'avaient qu'un seul but en fabriquant le film : optimiser l'usage du relief, quitte à abuser des doigts pointés dans l'œil du spectateur, et vous balancer un maximum d'effets spéciaux dans le museau. C'est la raison pour laquelle il est impératif de voir le film dans sa version 3D (voir en fin d'article la liste des cinémas qui le projettent sous cette forme) et non en version "plate", ce qui serait aussi frustrant que de manger un sachet de thé sans verser d'eau dessus. Car le scénario, réécriture modernisée et simplifiée de l'intrigue du roman (qui n'était déjà pas bien compliqué) n'est pas conçu pour fatiguer vos neurones : avec ses personnages découpés au dos d'une boîte de céréales, ses péripéties annoncées au porte-voix dix minutes à l'avance et sa kyrielle d'invraisemblances héritée de 100 ans de films d'aventures je-m'en-foutistes, Voyage au centre de la terre 3D n'est pas susceptible de générer de larges débats d'idées dans les dîners Même les faisceaux de lampe torche sortent de l'écran. On n'arrête pas le progrès.
Même les faisceaux de lampe torche
sortent de l'écran. On n'arrête pas le progrès.
organisés par l'amicale des anciens de Science Po. Mais en terme de spectacle, attention, ça dépote sévèrement.

Pour faire simple, disons qu'une fois chaussées les lunettes 3D, vous aurez plus l'impression d'être dans une attraction de Disneyland que dans une salle de cinéma. Le relief en tant que tel n'apparaît pas beaucoup plus sophistiqué que celui qui se pratiquait il y a cinquante ans (plusieurs strates nettement détachées, un léger mal de crâne dans les premières minutes et l'impression qu'une partie des premiers plans sauvages deviennent trop flous), mais bénéficie dans le cas présent d'une avalanche d'effets spéciaux saisissants, qui feront vibrer sans peine les plus aguerris d'entre vous. Rien de bien violent, car nous sommes dans le spectacle familial, mais on se prend à rêver de ce que donnerait le relief si Rodriguez l'utilisait pour un Planète terreur plutôt que pour un Spy kids. En attendant, le film d'Eric Brevig procure son lot de sensations fortes et enchanteresses, et se consomme de la même manière qu'une glace en été. Ce qui ne veut pas dire que le film se lèche, mais qu'il est sucré, rafraîchissant, et vous ramène en enfance pendant que vous le mangez. Et qu'il ne faut pas abuser de ce genre de produit.


Liste des cinémas qui diffusent le film en 3D :

Gaumont Champs-Elysées - Marignan Paris
MK2 Bibliothèque Paris
Mégarama Villeneuve-la-Garenne
Gaumont Disney-Village Marne-La-Vallée
Méga CGR Epinay-sur-Seine
Méga CGR Mantes-La-Jolie
Méga CGR Torcy
Ciné Pôle Sud Basse Goulaine
Méga CGR La Mézière
Méga CGR Lanester
Cap Cinéma Blois
Méga CGR Blagnac
Gaumont Labège
Mégarama Bordeaux
Méga CGR Villenave-d'Ornon
Méga CGR La Rochelle
Méga CGR Niort
Kinépolis Lomme
Pathé Lyon - Vaise
Méga CGR Brignais
Mégarama Besançon
Mégarama Audincourt Lumina
Le Royal de Voiron
Gaumont Montpellier multiplexe
Méga CGR Lattès
Kinépolis Nîmes - Forum
Olympia Cannes
Kinépolis Saint-Julien-les-Metz
Kinépolis Nancy
Kinépolis Mulhouse
Kinépolis Thionville
Le Paris Forbach