2.5/10Thelma, Louise et Chantal

/ Critique - écrit par riffhifi, le 24/02/2010
Notre verdict : 2.5/10 - Sur la route. A la rue. (Fiche technique)

Tags : film chantal louise thelma comedie coups films

Trois actrices françaises refont Thelma et Louise version sexagénaires frustrées sous la caméra du réalisateur de Foon. Mauvais ? Hey, what did you expect ?

Benoît Pétré est une Quiche avec un grand Q. Ce qui n'a rien d'une insulte, il est effectivement un membre de la troupe comique dite des "Quiches", et s'est investi à ce titre dans la réalisation du film collectif Foon avec ses petits camarades. Restée dans les mémoires comme le film de 2005 qui est le moins resté dans les mémoires, l'œuvrette "à la Grease" (police du titre, sujet du film) était loin de laisser présager que l'un de ses auteurs pourrait se frayer un chemin jusqu'à son deuxième essai. Pourtant, cinq ans plus tard, nous y voilà : Thelma, Louise et Chantal est une comédie "à la Thelma et Louise" (titre, sujet, clins d'œil Hihi, on est sur un lit
Hihi, on est sur un lit
hénôrmes), qui se concentre sur trois personnages féminins. En l'absence de queue, on peut donc dire qu'il s'agit d'un film de Ouiches.

Jane Birkin joue Nelly (et ne s'appelle donc ni Thelma, ni Louise, ni Chantal), une sexagénaire timide et coincée qui croise régulièrement son gros ex-mari au bras de sa nouvelle dinde de compagne. Caroline Cellier joue Gabrielle (donc ni Chantal, Louise, ni Thelma), une sexagénaire nymphomane et décomplexée qui perd ses amants en allant coucher avec d'autres. Et Catherine Jacob joue Chantal (ah ben quand même), une quinquagénaire morne et complexée qui collectionne les urnes de ses chiens morts. Toutes trois embarquent à bord d'une pétrolette pourrie afin de se rendre au remariage de Philippe (Thierry Lhermitte, jamais en retard d'un cacheton - il était déjà dans Foon), l'ex de Gabrielle.

Parti sur le terrain du road-movie, le film semble incapable de s'affranchir du modèle de Thelma et Louise, sans jamais oser jouer la carte de la parodie ni du remake. En gros, de multiples scènes sont reprises plus ou moins explicitement, transposant l'action de l'Amérique à la France profonde en ajoutant une passagère dans la voiture au passage, sans que la moindre dimension comique Huhu, on est à la rue
Huhu, on est à la rue
en émerge. C'est d'ailleurs le défaut majeur du film, qui ne paraît pas savoir s'il évolue sur le chemin de l'humour ou de l'émotion, et finit par emprunter la route de campagne que constitue l'ennui. Version hexagonale poussive de Sex & the City (girl power, galerie de stéréotypes à l'appui), il ne parvient qu'à débiter une longue litanie de clichés sur la sexualité, les hommes, les femmes, l'amour, la vie, les vaches... Les quatre-cents coups des trois héroïnes sur la route semblent essentiellement destinés à retarder le plus longtemps possible la séquence du mariage, sans qu'aucun gag ne procure jamais le rire ou l'étincelle de gaieté que l'on attendait. Seule à tirer son épingle du jeu, Catherine Jacob parvient à capter l'attention le temps d'une scène de confession nocturne joliment feutrée. Mais son personnage n'émeut pas suffisamment pour permettre de supporter l'interminable séquence finale au ralenti. Sérieusement, le reste du film était en vitesse normale ?