8/10The Dark Knight Rises : la critique

/ Critique - écrit par krinein, le 18/07/2012
Notre verdict : 8/10 - Big Bane (Fiche technique)

Tags : film dark knight nolan batman rises bane

A chaque génération sa Batmania filmique : défenseur des Alliés dans les années 40, icône pop burlesque dans les sixties, personnage fantasque dans le Gotham expressionniste des années 90, l'homme chauve-souris est désormais confronté à d'inquiétantes légions de criminels, de fous et de fanatiques dans le monde semi-réaliste de Christopher Nolan. The Dark Knight Rises : la critique
"Cheese !"
Avec ce nouvel opus, le réalisateur termine la trilogie amorcée par Batman Begins en 2005.

Le monde se souvient du triomphe du deuxième épisode. Pour les spectateurs, c'était il y a quatre ans. Mais pour les personnages, huit ans se sont écoulés. Batman ne se montre plus depuis qu'il a endossé les crimes commis par feu le procureur Harvey Dent. Bruce Wayne (Christian Bale) ne porte plus le masque, mais n'en a pas profité pour mener une vie normale : il s'est calfeutré au fin fond de son manoir et ne voit plus personne, au grand dam de son majordome et ami Alfred (Michael Caine). La paix règne à Gotham City, grâce à l'efficace commissaire Gordon (Gary Oldman). Mais la menace approche, sous la forme d'un furieux mercenaire nommé Bane (Tom Hardy)...

Un résumé de quelques lignes ne suffit pas à embrasser l'ensemble des sous-intrigues et des personnages du film, qui s'avère presque plus foisonnant que son prédécesseur. On retrouve bien sûr le vénérable Lucius Fox (Morgan Freeman), PDG de Wayne Enterprises et maître ès gadgets, tandis que les nouveaux venus John Blake (Joseph Gordon-Levitt) et Miranda Tate (Marion Cotillard) se font une place dans l'entourage du héros. The Dark Knight Rises : la critique
Batman perd à "pierre-ciseaux-feuille"
Mais l'arrivée la plus attendue, c'est probablement celle de Catwoman (Anne Hathaway), qui constitue un équivalent féminin particulièrement efficace de Batman. La jeune femme tire plutôt bien son épingle du jeu, jouant sur une ambigüité et une sensualité dans la veine de l'interprétation de Michelle Pfeiffer (il y a vingt ans – déjà !).

Comme dans The Dark Knight, l'attention accordée à chacun de ces nombreux personnages dilue un peu le temps de présence du rôle-titre. Mais sur 2h44, Batman se taille tout de même de bien belles apparitions, et chacune est d'autant plus marquante qu'elle a été attendue avec ferveur. Face à lui, Bane crève l'écran et monopolise l'attention, figure redoutable aussi capable de broyer des os à mains nues que de retourner les cerveaux d'une population par ses discours manipulateurs. Son armée de terroristes sert un but nihiliste hérité de la secte de Ra's Al Ghul (révisez votre Batman Begins !), et plonge Gotham dans un état de terreur pré-apocalyptique. The Dark Knight Rises : la critique
Selina tient bien moins à la vie
qu'à son terrible engin
Comparé au climat oppressant qui règne ici, les précédents épisodes de Nolan passeraient pour des versions épurées de L'inspecteur Gadget.

Complétant son équipe d'une brochette de visages connus (déjà vus ou non dans la saga), du toujours parfait Wally Pfister à la photo, et de Hans Zimmer pour une bande originale dont les basses assourdissantes rappellent Inception, le cinéaste boucle la boucle avec brio, avec un courage inattendu dans une franchise aussi lucrative. Le contrôle qu'il a exercé de bout en bout, refusant les compromis (et la 3D, lui préférant le tournage en IMAX) et les choix commerciaux, donnent à son Batman une saveur unique et personnelle, dont la noirceur et la violence culminent ici dans un final en apothéose.