7/10Swordsmen : dude, where is my sword?

/ Critique - écrit par Nicolas, le 15/02/2013
Notre verdict : 7/10 - CSI China (Fiche technique)

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Inlassablement, Donnie Yen continue à pourvoir le rayon direct-to-video avec des films d'arts martiaux, certes de qualité variable et destiné à un public bien ciblé, mais honnête dans ses intentions. Après le diptyque Ip Man, deux bonnes adresses pour tous ceux qui respectent le travail de chorégraphe de l'ami Donnie, l'acteur s'adjoint les services du respecté Takeshi Kaneshiro pour porter un nouveau film balancé entre arts martiaux et enquête policière - mais sans combats de sabres comme semble pourtant l'évoquer le titre. 

Comme souvent, l'action prend place au milieu de la Chine traditionnelle, au début du XXème siècle. Liu Jinxi (Donnie yen), un paysan sans grande envergure, se retrouve confronté à deux dangereux malfrats en train de braquer une échoppe. Avec courage, il s'interpose et assassine les deux gredins, involontairement – tout du moins, c’est ce qui apparaît aux yeux des autres villageois. Mais le détective Xu Bai-jiu (Takeshi Kaneshiro) reste sceptique. Selon lui, derrière Liu se cache l’un des plus grands tueurs encore en vie, un véritable expert en arts martiaux capable du pire… 

Swordsmen : dude, where is my sword?
DR.Toute la première partie du film, la plus intéressante, tient sur ce postulat : Liu Jinxi est-il un imposteur ? Incrédule, nous assistons au combat de Donnie Yen qui semble, pour une fois, s’en prendre plein la poire mais finit par gagner, par accident. En apparence tout du moins. Il n’est pas habituel de voir Donnie dans le rôle du faible, et visiblement ce n’est pas dans les coutumes de Takeshi Kaneshiro non plus. En observant les détails, en extrapolant, le détective va voir le combat sous un autre angle, l’occasion pour le réalisateur Peter Chan de proposer un travail de reconstitution assez intéressant visuellement. On y voit un peu des Experts dans certaines utilisations des gros plans et des effets spéciaux, de la modernité dans un genre de films qui est habituellement confortablement assis sur ses acquis. A plusieurs reprises, le détective va même mettre à l’épreuve son suspect, physiquement et psychologiquement, et analyser les résultats obtenus. On y croit toujours, et l’on espère que le film continuera comme ça sur toute sa longueur. Malheureusement, après un ventre mou installé au milieu, le film embraye et revient dans le film de combat classique. Et si ceux-ci sont loin d’être indigestes, on notera certaines difficultés à les mettre convenablement en image, Peter Chan était visiblement moins à l’aise sur ce domaine. Demeure Donnie, fin chorégraphe et grand expert de sa discipline, qui nous livre quelques superbes moments de bravoure malgré un jeu dramatique nettement en retrait. Ce qui est dommage, car le film cherche souvent à jouer sur la corde psychologique, en construisant des personnages sans véritablement les mettre en marche. A quoi bon ajouter une femme, des dettes, un passé à Xu Bai-jiu si c’est pour éviter de les utiliser, de les intégrer dans les mécaniques de l’intrigue ? 

On en retiendra une première partie très louable, quelques beaux mouvements, et une volonté saluable de bouger un peu le film d’arts martiaux chinois. Il y a des défauts, plastiques et narratifs, mais rien qui ne puisse entacher le plaisir des amateurs du genre.

Swordsmen : dude, where is my sword?
DR.