6/10Super-héros movie

/ Critique - écrit par riffhifi, le 05/06/2008
Notre verdict : 6/10 - Dragonfly, Dragonfly, does whatever a dragon… flies ? (Fiche technique)

Tags : film movie heros films rick craig parodie

Parodie appliquée de Spider-man, un cran au-dessus de la moyenne de ce genre de production. Globalement, il faut même avouer qu'on rigole bien.

On se souvient avec nostalgie de l'époque où la parodie était le domaine réservé de Mel Brooks : Frankenstein junior, La folle histoire de l'espace... De leur côté, les frères Zucker (Jerry et David) et leurs potes Jim Abrahams et Pat Proft étaient les champions de la comédie-absurde-dont-Leslie-Nielsen-est-le-héros : les Y a-t-il Apparition règlementaire de Pamela Anderson (10 secondes)
Apparition réglementaire de
Pamela Anderson (10 secondes)
se conjuguaient au flic ou à l'avion avec un égal bonheur. Progressivement, les deux genres se télescopèrent,
Leslie Nielsen devenant le héros récurrent de parodies inégales : Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?, Triple zéro... le choc a lieu avec Dracula, mort et heureux de l'être (1995), dans lequel Mel Brooks dirigeait Leslie Nielsen. Le film est pourri, Mel Brooks jette l'éponge de la réalisation dans la bassine de la retraite. La relève semble prendre le nom de Wayans Brothers en 2001, année de sortie de Scary movie. Mais dès la deuxième suite, c'est à nouveau David Zucker qui prend les rênes de la série, et semble la remettre dans le rail des ZAZ (Zucker-Abrahams-Zucker), sans pour autant lui faire atteindre le niveau de la grande époque. Depuis, une nouvelle génération a vu le jour, encore plus opportuniste : Jason Friedberg et Aaron Seltzer, reprenant à leur compte le concept de parodie et le mot de "Movie", livre en 2007 un Big movie de sinistre mémoire, dont le concept est « on parodie tout ce qui a du succès en ce moment ». Les deux criminels récidivent cette année avec Spartatouille (Meet the Spartans), dont le titre français (dû aux traducteurs) semble être le seul mérite.

Super-héros movie, produit par David Zucker, appartient à la partie supérieure de ce panier. A partir du moment où le spectateur a conscience que ce qu'il va voir ressemble plus à un très long sketch des Inconnus ou des Nuls qu'à un véritable film, il est en mesure d'y puiser sa dose de rigolade décomplexée.

« Oncle Albert, respire ! - Je ne peux pas, tu es à genoux sur mes couilles »

En principe, ça vous rappelle quelque chose.
En principe, ça vous
rappelle quelque chose.
Contrairement à ce que l'affiche pourrait suggérer, il ne s'agit pas d'un melting pot de différents films de super-héros, mais bien d'une parodie scène par scène du premier Spider-man (2002), saupoudrée de quelques scènes de Spider-man 2, d'un soupçon de Batman begins, d'un zeste de X-men (dans la séquence la plus naze du film, qui fournit pourtant à l'affiche quatre de ses sept personnages) et d'une goutte de Fantastic Four (inutile aussi). Si votre souvenir du film de Sam Raimi est flou, on ne saurait trop vous conseiller de le réviser avant d'aller voir celui-ci, sans quoi vous risquez de passer à côté de près de la moitié des blagues. L'humour consiste effectivement, dans une bonne partie des cas, à reprendre la scène d'origine en l'exagérant un maximum (violence excessive, bêtise des personnages poussée à son paroxysme)... mais au pire, vous vous rattraperez sur l'humour provoc à base d'handicapés, de malades ou de morts. La session consacrée à Stephen Hawking est particulièrement culottée, et d'assez bon mauvais goût. Les vrais connaisseurs, enfin, apprécieront la présence de quelques invités comme Brent Spiner (le Data de Star Trek, la nouvelle génération), Robert Hays (le héros des deux Y a-t-il un pilote) et surtout Leslie Nielsen en oncle Albert impayable : bien qu'on ait renoncé depuis bien longtemps à considérer Nielsen comme un gage de qualité (oh mon dieu, cette punition appelée Y a-t-il un flic pour sauver l'humanité !), on lui doit ici certaines des scènes les plus drôles.

« Les hamburgers aussi font des rêves prémonitoires. »

Et le 69 vertical, vous l'avez déjà vu quelque part aussi...
Et le 69 vertical, vous l'avez
déjà vu quelque part aussi...
Alors bien sûr, une partie des gags est tout simplement à jeter (par pitié, arrêtez les flatulences à répétition dans ce genre de film), et les scénaristes ne se sont pas cassé la binette sur l'histoire (le héros s'appelle Libellule mais a les pouvoirs de Spider-man, allez comprendre). Mais l'humour, bien que peu sophistiqué, reste suffisamment efficace pour assurer un bon moment de divertissement. Vite oublié, mais qu'importe. Pour donner une idée, disons que c'est du même niveau que Le détonateur (Wrongfully accused, parodie du Fugitif datée de 1998) : pas culte, mais bien géré.


Et dans le pire des cas, on a aussi le droit de s'amuser avec les gens qui n'aiment PAS ce film. Vu sur un forum :

« Qu'est-ce qui est plus drôle que ce film ?

  • Se faire frapper les testicules
  • Des bébés qui ont le SIDA
  • L'herpès génital
  • Un génocide
  • Hitler
  • No country for old men
  • George Bush
  • La petite vérole
  • Rentrer dans la chambre de vos parents qui font l'amour
  • Se faire cambrioler par des gens qui défèquent sur votre tapis
  • ...»

Comme quoi, les détracteurs ont de l'humour aussi.