7/10Star Trek Into Darkness - le ciel sera gris

/ Critique - écrit par Nicolas, le 17/06/2013
Notre verdict : 7/10 - Dark Valor (Fiche technique)

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Comme l'on pouvait s'en douter, les bons résultats (critiques et financiers) du reboot opéré par Abrams ont permis la mise en chantier d'une véritable franchise qui ne va certainement pas s'arrêter sur un numéro deux. Il est néanmoins difficile d'estimer ce que cela peut donner sur le long terme, puisque la réussite du premier volet tenait essentiellement sur un effet de surprise : le redémarrage malin et référencé, en dépit de l'oblitération du contenu intellectuel constaté par les accros de la série originelle. Avec Into Darkness, Abrams veut confirmer : ses Star Trek ne vont pas changer la face du monde, mais peut-être bien remplacer Star Wars dans le coeur des amateurs de science-fiction moderne. En attendant que Disney mette ses grosses paluches sur la "marque" de Lucas.

Star Trek Into Darkness - le ciel sera gris
DR.Depuis les événements qui ont conduit Kirk à devenir capitaine, l'équipe de l'Enterprise n'a que peu évolué, on s'étonne même de voir que les réflexions de chaque protagoniste n'arrivent pas à sortir du cadre du film. Lorsque Kirk s'oppose à Spock, lorsque Spock s'oppose à Uhura, lorsque Pike s'oppose à Kirk, c'est sur un des sujets apportés par le scénario de Into Darkness. En-dehors du film, rien n'existe, rien n'a changé, si ce n'est que Kirk et Spock sont devenus désormais de vrais copains. Mais bien vite, tout le monde va regarder dans la même direction, celle où se tient John Harrison. L'homme a des idées belliqueuses en tête et s'en prend à Starfleet, explosant des trucs ici et là pour enquiquiner tout le monde - éventuellement en tuer un ou deux s'ils ont le malheur de passer à portée de canons laser. Les attentats perpétrés par Harrison seront le point de départ d'une intrigue piochant profondément dans la mythologie Star Trek, ressuscitant l'un des ennemis les plus redoutables opposés à l'Enterprise et multipliant les clins d'oeil à certains événements de la série. La recette est peut-être moins élaborée que pour le premier opus, moins référencée, elle fonctionne toujours en bouche en dépit de rebondissements prévisibles et des nombreuses incohérences que l'on pourra lister. Star Trek Into Darkness - le ciel sera gris
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On est balancé entre le récit de science-fiction spectaculaire, Abrams n'hésitant pas à faire fonctionner sa caméra Imax pour quelques séquences en très haute définition, et la relecture moderne d'un pan mémorable de la culture Star Trek. Sans le bagage nécessaire, Into Darkness semble fonctionner un peu à vide, simple sans être simpliste, porté sur le grand spectacle, sans thématique innovante - on nous ressert de la loyauté et de l'amitié, cela fait soixante ans que l'on connaît le sujet. Néanmoins, le sujet est convenablement traité par deux acteurs plutôt convenables, même si le rôle de Chris Pine ressemble à n'importe quelle tête brûlée contemporaine et que celui de Zachary Quinto demeure dans le sillage de son prédécesseur, Leonard Nimoy. Les têtes d'affiche de l'Enterprise gravitent autour, sans véritablement se démarquer, mais c'est véritablement Benedict Cumberbatch qui se démarque. Sa tête de faux-jeton, sa stature impressionnante et ses grimaces de grand méchant ont tôt fait de l'installer comme personnage emblématique de la série - un juste retour des choses pour l'icône du mal selon Star Trek.

Un poil moins percutant que le premier Star Trek initié par Abrams en 2009, voilà ce qui ressort de Into Darkness. Pourtant, la qualité générale de l'oeuvre ne semble pas avoir été amoindrie, peut-être que l'effet de surprise est passé ? Le film se présente en dépit de cela comme un divertissement estival de fort belle facture, assez facile à apprécier avant le déferlement de cet été.

Star Trek Into Darkness - le ciel sera gris
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