4/10Spirit, l'étalon des plaines

/ Critique - écrit par Nicolas, le 04/05/2003
Notre verdict : 4/10 - Le cheval qui murmurait à l'oreille d'autres chevaux (Fiche technique)

Tags : spirit film animation dessin etalon plaines cheval

Le cheval qui murmurait à l'oreille d'autres chevaux

Un an après avoir souillé la magie bon enfant des contes féeriques que pourrait nous offrir un Disney (Shrek, à ne pas rater), Dreamworks rempile dans l'animation moderne pour un message écolo-humanitaire destiné à priori aux chtits n'enfants en mal de rêves animés. Libre, indomptable, Spirit le canasson se veut le nouvel icône du courage et de la liberté, exemple même de la force de l'amitié et de la rage de vivre. Prétention un poil trop haute, à bien regarder.

Né au coeur de l'ouest américain, le poulain Spirit grandit au contact d'une bande de chevaux sauvages libres comme le vent. Devenu adulte, le fier étalon prend la tête du troupeau et lutte ardemment pour la survie des siens. Une nuit, Spirit rencontre par hasard un groupe d'animaux étranges, les hommes, qui s'empressent de se lancer à sa poursuite pour le capturer. Afin de préserver la liberté de ses semblables, il se laisse saisir et ramener dans le camp des soldats américains...

Renard, lion, chien, et maintenant un cheval. Pourquoi pas, me dira-t-on. Et il est vrai qu'il n'y aurait pas plus bel exemple de majesté sauvage qu'un fier cheval se cabrant devant un coucher de soleil fluo sur une plaine géante et verdoyante. Une image de rêve, non ? C'est sans compter la main de l'homme, qui empoigne son lasso pour domestiquer les idées indépendantes de notre brave Spirit. Mais le canasson a de la ressource, et ces pauvres tuniques bleues se mordront les doigts à vouloir chevaucher une telle force de la nature. Il n'y aura guère qu'un ou deux indiens qui traînent par là, féroces adversaires des conquérants américains, pour donner un brin de civilité à ce trublion de cheval. Oh, sans oublier la jument « poster Entrevue », calibrée canon, dotée d'une paire d'yeux à faire tomber Tornado et Jolly Jumper. Bien évidemment, les deux animaux finiront par se comprendre, et s'apprécier autour d'une bonne botte de foin au clair de lune, s'échangeant des mots doux tels que... Hem... Enfin, malgré le fait que les concepteurs aient oublié de traduire les nombreux hennissements du film, on comprend leurs intentions, c'est déjà ça. Celles des scénaristes restent cependant elles un peu floues, devant le constat de l'inintérêt croissant de l'histoire. Peut-être un petit regard grimaçant sur l'histoire passée de l'Amérique, un peu méchante avec les tuniques bleues et plutôt conciliante avec les indiens aux sourires ravageurs ? Pas de problème, on réconcilie peaux rouges, visages pâles, et bêtes à poils dans un final moribond, grâce à la démonstration de l'intensité de la détermination de Spirit. Pauvre histoire, qui morfle davantage en se faisant couper toutes les vingt minutes par Bryan Addams et sa prose musicale presque trop sauvage. Reste l'animation, méritant certaines louanges pour le rendu des mouvements animaux qui courtise le réalisme.

Des chevaux qui parlent entre eux, un étalon un peu insupportable, des américains très vilains, des indiens super sympas, le tout émaillé d'inintérêt constant. Un passionné se régalera de l'animation soignée jusqu'au moindre poil, et les touts pitis n'enfants n'émettront pas de veto. Pour les autres, la pilule passera sans doute un peu trop sèchement...