7/10Six-String Samurai

/ Critique - écrit par Kei, le 04/04/2008
Notre verdict : 7/10 - Flutter away little butterfly... (Fiche technique)

Tags : film samurai string buddy falcon red jeffrey

Une expérience à part, à la croisée de plusieurs genres apparemment incompatibles. En tout cas un grand moment pour les amateurs de cinéma un tant soit peu alternatif.

On pourrait s'attendre à ce qu'à l'orthocentre du Rocky Horror Picture Show, d'Invasion USA et de Mad Max, il n'y ait qu'un grand vide. Dieu merci, il n'en est rien. On y trouve un petit bijou (pas forcément injustement) méconnu appelé Six String Samurai. Ses principaux atouts ? Un scénario bancal, des punchlines toutes les 5 minutes, un jeu d'acteur nullisime (suivant les critères standard) et une bande son rock 'n roll. Autant dire qu'il s'agit d'un film culte.

Le roi est mort, vive le roi ! Surtout quand le roi en question est Elvis et qu'il règne sur Vegas, seule rescapée du monde libre après la victoire des Rouges lors de la guerre froide. Il ne manque plus qu'un nouveau roi. Un guitariste évidemment. Tous les groupes décident de tenter leur chance, et se mettent en mouvement vers Vegas.

Nice tuxedo to die in !
Nice tuxedo to die in !
Le scénario ressemble à s'y méprendre à celui d'un nanar de première catégorie, du genre de ceux pondu sur un napperon lors d'une soirée trop arrosée. Mais se limiter au délire sur le King et Vegas ne rend pas hommage à l'univers créé pour ce film atypique. La Mort en personne y rôde, aux côtés des monstres-épinards (qui enlèvent les petits enfants et les forcent à manger des épinards) et de familles cannibales, tous en quête d'une clef à cliquet servant à ajuster on ne sait quoi. Dans la catégorie grands méchants, on pourra aussi lister les méchants russes en uniforme s'exprimant dans un anglais impeccable, si ce n'était pour ce petit tic de langage qui leur fait invariablement finir le dernier mot de chaque phrase par le suffixe -sky. Du bonheur en barre. Non pas qu'il s'agisse là d'un nanar assumé. On tombe plutôt dans la catégorie de l'énorme délire poussé jusque dans ses derniers retranchements, et fait pour le simple plaisir de pouvoir dégommer du russe au katana sur des riffs de guitare aux consonances hard rock.

L'occasion aussi de trouver ici et là des références totalement déplacées mais d'autant plus savoureuses. En plus de l'évident Mad Max, on trouve Qui veut la peau de Roger Rabbit et encore plus curieusement Le Magicien d'Oz. Les cinéphiles avertis en verront sans doute bien plus.

Les autres resteront bouche bée devant cet ovni cinématographique. Non dépourvu de longueurs, il fait pourtant passer un bon moment, pour peu bien entendu que la perspective d'écouter des dialogues décousus uniquement constitués de punchlines et prononcés sur un ton monocorde mette en joie.