8/10Sinbad, la légende des sept mers

/ Critique - écrit par Selena, le 27/07/2003
Notre verdict : 8/10 - menu enfant (Fiche technique)

Tags : sinbad film animation legende mers dvd sept

Eris, en bonne déesse du chaos passe son temps à mettre le foutoir dans le monde et accessoirement à compliquer la vie de Sinbad, pirate sans scrupules. Elle vole le livre de la Paix dans la belle ville de Syracuse et fait porter le chapeau à Sinbad qui est alors condamné à mort. C'était sans compter sur un vieil ami, le prince Protéus qui prend sa place. A charge de Sinbad de retrouver le précieux livre avant que son ami ne meure à sa place. Heureusement que Marina la fiancée de celui-ci veille à ce que la crapule de pirate ne se carapate pas du côté des îles Fidji...

Sinbad est avant tout un conte des mille et une nuits, revisité à la sauce américaine, un mélange de divers éléments souvent indigeste. Ici, le conte oriental est mixé avec du mythe grecque et un soupçon de films hollywoodiens de l'époque des Katharine Hepburn et Clark Gable. C'est dire qu'on aurait pu craindre le pire, mais la mixture relevée par l'équipe Dreamworks prend plutôt bien.
Après le formel et biblique Prince d'Egypte, le gniangnian
Spirit, l'étalon des plaines et le drôlatique anticonformiste Shrek, Dreamworks semble avoir le vent en poupe au niveau créatif, mais boit la tasse au niveau du succés publique (y compris avec Sinbad). Pourtant la distribution est plutôt alléchante: Brad Pitt (Sinbad), Cartherine Zeta-Jones (Marina), Michelle Pfeiffer (Eris) côté VO, et notre Patriiick (national) Bruel accompagné de la sensuelle Monica Bellucci qui prêtent leur voix aux 2 personnages principaux. Mais, ce type de doublage par des célébrités comporte le risque de desservir les personnages mêmes du dessin animé en rendant trop présents les personnalités qui doublent. Pour ma part, je trouve que Patriiick et Monica s'en tirent plutôt bien, il faut juste un temps d'adaptation pour les oublier.

Au menu enfants, nous avons des personnages sympathiques et attachants. Un Sinbad moins irrévérencieux que Shrek, mais qui tient une bonne dose de cynisme, d'égoïsme et de misogynie. Un anti héros criblé de vilains défauts, qui campe, bien entendu, un héros au grand coeur à la Errol Flynn. Marina, la princesse qui rêve de grand large, est une belle héroïne , figure féministe, déterminée et émancipée qui tient tête avec jubilation au macho de service (Sinbad) dans des réparties bien enlevées. L'ami Protéus , le bon pigeon de l'histoire, personnification de la bonté, de l'abnégation, de l'honneur...il en fallait un, c'est lui. Spike, le chien ballot, forcément sympathique avec son litre de bave à la seconde. Puis, viennent la malicieuse Eris, déesse des embrouilles et les gentils potes pirates.
Pour occuper cette joyeuse bande, l'histoire offre de belles aventures, bien rythmées que ce soit contre Cletus : monstre marin, Roc : l'oiseau des neiges, d'enchanteresses sirènes (magnifiques 3D), ou contre Eris, mixte de 2D et de 3D pour la rendre plus évanescente et immatérielle. Le rendu visuel n'est pas toujours parfait dans l'ensemble, mais le film séduit par sa qualité graphique, ses mouvements fluides et l'intégration plus ou moins habile de remarquables images de synthèse (bien que parfois trop présentes) à du dessin traditionnel de bonne facture.
Enfin, n'oublions pas quand même que le coeur de cible se situe chez les moins d'1m40, il est donc de bon ton de véhiculer de bonnes valeurs humaines comme l'amitié, l'honneur et la responsabilité. Ouf, la morale est sauve.

Malgré la simplicité scénaristique et quelques défauts mineurs, Sinbad se démarque par son humour, son animation astucieuse 2D/3D plutôt réussie et tout simplement par sa bonne humeur communicative et entrainante. Les enfants adoreront, les plus grands ne devraient pas non plus bouder leur plaisir.