4.5/10The Sentinel

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 31/08/2006
Notre verdict : 4.5/10 - Elle est quand la relève ? (Fiche technique)

Mon Dieu, il y a une taupe à la Maison Blanche ! Mais que fait le jardinier du Président pour éliminer cette nuisance recouverte de noire et presque aveugle après que leurs yeux soient restés trop longtemps dans l'obscurité ? Malheureusement, il ne fait rien, la taupe étant du genre à dire « Cincinnati est arrivé dans l'ovale, je répète, Cincinnati est arrivé dans l'ovale » et non pas d'adorables petits sons du genre « grouiink, iink, iik ». (Si quelqu'un connaît le cri de la taupe, qu'il écrive un message à la suite de cet article). Bref, tout cela pour dire qu'un bon coup de râteau ou de binette n'aurait pas été malvenu, en particulier sur la tête du scénariste, histoire de lui redonner des idées.

The sentinel est un cliché, le titre est un cliché et la suite ne fera que le confirmer. Tout y passe : le gentil Président américain qui veut ratifier le protocole de Kyoto et aider les pays d'Afrique, le garde du corps légendaire qui a déjà sauvé la vie de son chef en se prenant une balle, le test du polygraphe qui est LA preuve absolue de la culpabilité et les méchants russes de l'ex-KGB qui ont une tête de méchant russe de l'ex-KGB et qui tuent parce qu'ils ont la tête de méchants russes de l'ex-KGB (le scénario a 20 ans de retard). L'intrigue est éculée, morne et pire que tout : 100 % prévisible.

Il ne reste qu'à se rattraper sur les acteurs et en particulier sur Kiefer Sutherland, alias Jack Bauer, alias le plus gros bourrin de l'histoire de la télévision, qui rempile pour un rôle d'agent fédéral. Mais sans la cellule antiterroriste, sa barbe de trois jours, son pull à capuche, son sac en bandouillère et surtout sans sa rage, Kiefer Sutherland n'est plus qu'un acteur comme un autre. On se dit juste : « Tiens, Jack Bauer l'aurait descendu depuis longtemps ». Et ce n'est pas les potables mais transparents Michael Douglas et Eva Longoria qui changeront quelque chose.

The sentinel est un thriller politique bas de gamme qui manque cruellement d'adrénaline. N'attendez pas à trouver de longues courses poursuites, de grosses scènes d'action, de psychologie avancée ou de twists tordus, juste une histoire honnête, déjà vue et pas assez palpitante. Estimez-vous déjà heureux si vous ne vous vous ennuyez pas.