5.5/10Scream 2 : une lame déjà émoussée

/ Critique - écrit par riffhifi, le 07/04/2011
Notre verdict : 5.5/10 - Un cri miné (Fiche technique)

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Une suite hâtive et sans valeur ajoutée, dont la capacité d’autodérision ne sauve pas la vacuité. Wes Craven reste un réalisateur compétent, mais quand il n’y a rien à raconter…

Le succès du premier Scream fut si rapide, si fort, que la nécessité de produire une suite apparut aux yeux des producteurs comme une urgence absolue. Les téléphones sonnèrent, l’équipe fut rassemblée à l’identique (Kevin Williamson au scénario, Wes Craven à la caméra, Marco Beltrami à la musique…), les acteurs dont le personnage avait survécu répondirent présent, et le casting fut complété de Scream 2 : une lame déjà émoussée
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quelques bouilles plus ou moins connues du public des teenagers télévores (Sarah Michelle Gellar de Buffy contre les vampires, Jerry O’Connell de Sliders). L’objectif : sortir Scream 2 en décembre 1997, soit un an après le film original.

On retrouve donc Sidney Prescott (Neve Campbell), victime une nouvelle fois d’appels téléphoniques pervers (« do you like scary movies? ») et entourée de meurtres commis par un nouvel hurluberlu au masque blanc. Mais qui peut bien se cacher derrière ce déguisement, sacré nom d’une pipe ?

Écrit dans la précipitation, le script creuse le sillon du précédent : décortication des codes du film d’horreur, suspense et mise en abîme et suspense sont les moteurs de l’intrigue. Ainsi, le pré-générique se déroule dans un cinéma qui projette Stab, inspiré par… les évènements du premier volet ; cette séquence d’ouverture met en scène Omar Epps, qui fait désormais partie des piliers de l’équipe du docteur House, et Jada Pinkett, qui s’apprêtait à l’époque à épouser Will Smith. Mais faire dire aux personnages que les suites sont presque toujours inférieures à l’original, malgré la dose d’autodérision que cela suppose, ne conjure pas le mauvais sort ; comble de la poisse, des fuites d’informations en cours de tournage obligent Scream 2 : une lame déjà émoussée
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Williamson à réécrire la fin hâtivement, sortant d’un chapeau un twist lamentable exposé sans conviction. Condamné à resservir servilement les ingrédients qui faisaient l’originalité du premier film, Scream 2 a le goût d’un plat de la Tour d’Argent que l’on réchaufferait au micro-ondes : on se souvient que c’était bon la veille, mais à présent c’est foutu.

Wes Craven, réalisateur diablement compétent mais pas toujours attaché aux bons projets, fignole d’excellentes scènes d’angoisse et d’horreur, mais ne peut pas lutter avec la faiblesse du scénario. Le final tombe à plat, la crédulité du spectateur est trop rudement sollicité, et la surenchère de gore annoncée se solde finalement par une impression de "trop peu" (il y a davantage de morts, mais la plupart ont moins d’impact que dans le premier film).

Pourtant, le succès est à nouveau au rendez-vous, bien que nettement plus modéré que pour le film original : environ 27 millions de dollars de bénéfice, contre 146 pour le premier Scream. Mais le magot paraîtra suffisant pour motiver une suite supplémentaire…

Scream 2 : une lame déjà émoussée
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