5.5/10Saw VI

/ Critique - écrit par Lestat, le 16/11/2009
Notre verdict : 5.5/10 - Avec quelle sawce ? (Fiche technique)

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Jigsaw est de rererererereretour et il n'est pas content. La saga n'a vraiment plus aucun intérêt mais confirme son virage fun.

La critique suivante pourrait dévoiler des éléments de l'intrigue de Saw 1, 2, 3, 4 et 5. Mais vous avez l'habitude à présent, n'est-ce pas ?


Si six Saw scient six Saw 6... argh ! Le Tueur au Puzzle n'est pas mort... enfin si, mais il continue à tuer. En fait non. Mais six. Euh si. Bref, Saw VI. Bing. Rejoignant la confrérie des films aux titres qu'il est délicat de dire au guichet -où se trouvent les Dents de la Mer 2, Rrrrrr, She Part Two ou encore Qu'il est dur d'être farceur, d'aimer la musique pop et les films d'horreur quand on a un père qui se présente aux élections -, le sixième Saw débarque donc seul face à une horde de blagues chargeant sur lui à bride abattue. Pauvre petite saucisse : pouvait-on légitimement attendre quelque chose d'un film dont tout le buzz s'est porté sur un titre narquoisement choisi ?

Curieusement, oui, d'autant que Saw 6 commence réellement comme une blague : s'inspirant d'un supplice shakespearien autrefois savoureusement mis en scène dans Théâtre de Sang, c'est une hilarante introduction qui nous cueille sans crier gare, pataugeant sans complexe dans le Grand Guignol. Entrée en matière idéalement visqueuse pour cette nouvelle aventure du Tueur au Puzzle et de sa saga insensée, dont chaque volet semble se complaire à compliquer une histoire dont tout le monde se moque désormais. Le finalement rafraîchissant Saw V s'étant employé à raccorder tous les wagonnets de la saga, à la charge de Saw VI de faire avancer l'histoire (rires). L'existence de l'agent Hoffmann est donc justifiée au burin, une nouvelle victime pas vraiment étrangère au pourquoi du comment (quel était-il déjà, d'ailleurs ?) débarque telle une surprise d'un paquet de Kinder, le toujours digne Tobin Bell faisant un peu de figuration intelligente, le temps de lancer un chapelet de phrases péremptoires et quelques oeillades énigmatiques pour cimenter le tout.

Réalisé une fois n'est pas coutume avec un peu de classicisme par Kevin Greutert, pourtant monteur historique de la franchise, Saw VI se distingue par son sadisme ludique tout en s'échappant parfois de son statut de film du samedi soir par sa "critique" du système de santé américain, symbolisé par cet agent d'assurance santé forcé de revoir ses principes et ses méthodes pour survivre et sauver les siens. Arguer que cela n'est pas des plus subtils n'est pas franchement faux, mais cet aspect revendicatif a le mérite de soutenir une atmosphère progressivement morose, qui en d'autres circonstances se serait montrée casse-gueule.

Au carrefour de l'ambiance décontractée de Saw II et V et du militantisme glauque de Saw III, Saw VI est un épisode d'une qualité assez égale, trouvant la part juste entre délires gores -le final est un grand moment de dégueulasseries-, thriller rouletabillesque et errances héritées du film de serial-killer, en témoigne la performance de Costas Mandylor, nulle mais calquée sur le Henry de Michael Rooker.

Voilà voilà, Saw commence enfin à rigoler un peu et c'est bien ce qui est arrivée de mieux à la série depuis le départ de Darren Lynn Bousman. Nous, on se retrouve pour le septième Saw, qui n'est pas un film de Bergman (mouarf mouarf !), Saw VII (trouée ? mouarf mouarf !), donc. Vivement Jigsaw dans l'Espace.