
route (La)
La route présente les mauvais penchants de l'âme humaine. A moins que ce ne soient les bons. Tout dépend du point de vue, comme pourrait le laisser penser un Matheson de passage.
Quand le monde court à sa perte de façon inéluctable, que les arbres tombent, que les feux se propagent, que le temps se dérègle, il ne reste pas grand espoir aux hommes encore debouts.
Viggo Mortensen campe ainsi le rôle d'un survivant. En compagnie de son jeune fils, son seul but est d'atteindre le Sud. Pour quelle raison ? On l'apprendra, mais
dans quel but, c'est une autre histoire. Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir, c'est là tout ce que l'on peut s'attendre à trouver sur la route. Aucun survivant n'est enclin à aider les autres : les réserves en nourriture se font rares et elles ne se renouvellent pas... Seules quelques bandes réunies autour du concept du cannibalisme parviennent à survivre en s'adonnant à la violence. De quoi faire froid dans le dos quant à l'humanité en chacun de nous.
La route questionne ainsi de façon évidente la nature humaine. Certains s'attachent à leurs valeurs morales, et parfois sombrent plus tard, tandis que d'autres sont prêts à tout piétiner pour survivre. L'environnement pourtant très agressif n'est alors plus le premier problème des survivants. L'enfer, c'est effectivement les autres... et soi-même.
Tout ce sens est rendu possible grâce à une réalisation graphique soignée : les tableaux dressés montrant la désolation révèlent une véritable beauté, tandis que le jeu d'acteur est convaincant. Si le film présente par moment un côté contemplatif assez ennuyeux, il sait aussi ménager quelques scènes d'actions où la cruauté est plus forte que tout.
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3 commentaires
nazonfly
04/01/2010 à 12h03Répondre
Attiré par le film, j'avais été repoussé par une très mauvaise critique. Finalement, j'y suis allé, envers et contre tout. C'était vraiment un bon film avec de très belles images d'apocalypse. Il n'évite pas quelques scènes larmoyantes, mais la relation entre ce père et ce fils questionnera chaque homme qui pourra se reconnaître dans les deux rôles.
Anonyme
28/01/2010 à 00h02Répondre
sinistre, long, lent, prévisible, pénible
BenInBlack
26/11/2010 à 19h30Répondre
Glauque, lugubre, pesant, prenant, angoissant, sordide, morbide... autant de mots qui pourraient qualifier ce film mais qui n'enlèvent rien à la superbe de la réalisation, au jeux sobres et justes des acteurs. Le tout au service d'un film en tous points impeccable de noirceur apocalyptique tant les ténèbres sont partout : au dehors comme dans le coeur de l'Homme. Un homme et son fils tentent là, au milieu de l'horreur et de la barbarie de l'humain redevenue bête, de trouver le salut, une voie d'espérance, comme la lumière vacillante d'une bougie dans la tempête. A l'instar du roman dont il est inspiré, cette oeuvre est tout simplement bouleversante, sans tomber dans le piège d'un pathos dégoulinant. Un coup de maître, quoi!