6/10The Pledge

/ Critique - écrit par Filipe, le 02/10/2001
Notre verdict : 6/10 - Du très grand Jack Nicholson. (Fiche technique)

L'inspecteur Jerry Black range pour la dernière fois les affaires de son bureau. Des photos tapissent les murs, des piles de notes, de papiers officiels, toutes ces traces d'une vie dérisoire, vouée à sauver des vies et à venger des morts. Après le pot d'adieu organisé par ses proches, il partirait pour le Canada, pour des terres éloignées de la civilisation, où il pourrait pêcher la truite et le saumon en toute quiétude.

Mais voilà que Jerry apprend qu'une fillette de huit ans a été sauvagement violée et assassinée. Il voit le cadavre, il annonce la triste nouvelle aux parents... Dégoûté par les événements, il jure à la mère qu'il retrouvera le coupable.

Réalisé par Sean Penn, ce film d'auteur ne s'intéresse nullement aux agissements du serial killer, à ses déviances et à ses sentiments. The Pledge raconte simplement l'ultime enquête d'un policier, déjà officiellement à la retraite, qui jure de retrouver un tueur d'enfant. Et Sean Penn parvient à faire passer les nombreux messages qui lui étaient chers: ceux concernant l'innocence et la culpabilité, la morale et la solitude, le désir de vengeance et la rédemption. Le film n'est pas un conte de fées -bien que certaines scènes en paraissent tout droit tirées- et l'histoire de ce policier traumatisé est affligeante.

Jack Nicholson est le premier responsable de notre amertume: il est fascinant, et bien plus encore. Il est l'atout du film. Certes, la réalisation est originale et agréable, toutes les scènes étant la plupart du temps tournées très près des choses, et les musiques et les paysages de montagne sont admirables. Mais il faut bien avouer que sans celui qui incarna si bien le délirant Joker dans Batman, The Pledge ne serait pas aussi poignant.

Le film évite tous les clichés des films policiers et donne à réfléchir. Malheureusement, le film souffre de certaines lenteurs et son dénouement n'est peut-être pas tout à fait à la hauteur. Mais qu'importe, on est ému.