6.5/10Piranha 3D

/ Critique - écrit par riffhifi, le 02/09/2010
Notre verdict : 6.5/10 - Poissons pas niais (Fiche technique)

Tags : piranha film aja cinema alexandre films critique

De la nudité ! Du sang ! Des poissons mangeurs d'hommes (et surtout de femmes) ! Piranha 3D, c'est un peu comme les spaghetti bolognaise : on connaît le goût, on sait que ça tache et que ça ne fait pas maigrir, mais ceux qui aiment n'hésitent pas à se resservir.

Le cinéaste Alexandre Aja est le fils d'Alexandre Arcady, réalisateur du Grand Pardon 1 & 2 et, beaucoup plus récemment, de Comme les cinq doigts de la main. Cette information ne vous donne pas envie d'aller voir Piranha 3D ? Bon, OK, Aja a déjà à son actif les films d'horreur Haute tension et La colline a des yeux (le remake évidemment, car il n'était pas né à la sortie de l'original). Toujours pas envie ? C'est ici, le casting de Big Fish ?
C'est ici, le casting de Big Fish ?
Bon, c'est en 3D, vous le savez déjà... Ce n'est pas vraiment un remake du Piranhas de Joe Dante, ni du Piranha 2 de James Cameron, mais ça ne constitue pas un argument de vente... Ah voilà : en faisant ce film, Aja avait très exactement deux objectifs :

  1. exhiber des filles entre 17 et 29 ans, vêtues au maximum d'un bikini
  2. montrer des gens sur le point de se faire bouffer par des piranhas préhistoriques (suspense), puis en train de l'être (gore)

Si vous faites partie du public visé, vous êtes déjà en route pour le cinéma ; si vous n'en faites pas partie, ce qui suit n'a pas plus d'intérêt pour vous que ce qui précède. Mais tant pis, développons : l'histoire tourne autour d'un lac prisé par les étudiants américains, qui y célèbrent leur ‘Spring Break' à grand renfort de bière et de T-shirts mouillés. La police locale a du pain sur la planche en cette période de l'année, et la shérif Julie Forester (Elisabeth Shue) demande à son fils Jake (Steven R. McQueen) de s'occuper de son frère et de sa sœur pendant qu'elle travaille (ce qui fait de lui l'aidant de la mère). Bien entendu, le teenager préfère accepter la proposition que lui fait le joyeux pornographe Derrick Jones (Jerry C'est ici, le casting de Salt ?
C'est ici, le casting de Salt ?
O'Connell) d'accompagner son équipe de tournage (une blonde, une brune, un larbin) pour une journée de repérages en bateau. Mais tout ce petit monde ignore que les piranhas rôdent...

Les personnages sont inintéressants, à l'exception de quelques caméos rigolos (Richard Dreyfuss en pêcheur imprudent, Christopher Lloyd en simili Doc Brown) et du réalisateur X campé par un Jerry O'Connell inattendu (bien loin des années Sliders !) ; tour à tour débonnaire, séducteur, irresponsable et agressif, ce dernier constitue de loin une des meilleures surprises du film. Il est d'ailleurs inspiré d'une personne réelle, Joe Francis, qui menace les producteurs d'un procès... Le reste de Piranha 3D (notez comme il est important que le "3D" fasse partie du titre, un gimmick nostalgique que l'on appréciera à sa juste valeur) consiste à débiter en tranches la quasi-totalité des gens qui passent à l'écran, à l'aide de piranhas en images de synthèse (pas plus crédible que du carton-pâte, mais au moins on peut les faire se tortiller) et avec une cruauté particulièrement enthousiaste. En gros, le visionnage du film serait à peu près l'équivalent d'un feuilletage parallèle de Maximal et Mad Movies, si Alexandre Aja n'avait pas également l'habileté de faire monter la tension lors de scènes qui, surprise, s'appuient le moins possible sur les effets spéciaux. Le bonhomme a retenu la leçon des Dents de la mer, dont il livre une version fun et décomplexée qui tutoie la parodie sans jamais y tomber lourdement.

Finalement, le plus gros reproche qu'on pourrait faire à ce film d'été est de sortir presque trop tard, à la veille de la rentrée grisâtre de septembre... Mais après tout, ce concentré de soleil et de plage, aussi pollué soit-il par les parasites, permet de croquer un dernier bout de vacances salutaire. Pour ceux qui auraient pris goût au poisson, le mockbuster MegaPiranha de The Asylum sortira en France en novembre chez l'éditeur vidéo Emylia.