8/10Payback

/ Critique - écrit par Maverick, le 07/07/2010
Notre verdict : 8/10 - Mel et ses 70.000 dollars (Fiche technique)

Tags : payback for film pay speed jeux version

Payback est un polar sombre et efficace, avec en tête d'affiche un Mel Gibson au top de sa forme. A voir ou à revoir !

Mel Gibson ne fait jamais dans la demi-mesure, que ce soit dans la vie, avec les faits divers qui remplissent la presse people, ou à l'écran, avec des films violents. Mel Gibson en tant qu'acteur c'est surtout une poignée de films de très bonne qualité, avec un charisme qui crève l'écran. Dans Payback de Brian Helgeland, nous sommes dans ce registre avec un Mad Mel qui a des principes qu'il aime voir respecter.

Payback, c'est l'histoire de Porter (Mel Gibson) un petit gangster à son compte qui accepte sous la pression de sa femme Lynn (Deborah Unger) de faire équipe avec Val Resnick (Gregg Henry), un malfrat qui a plus d'ambition que d'honneur, pour organiser un hold-up contre la pègre chinoise. Doublé par sa femme et son partenaire, Porter se fait abattre froidement par sa moitié, et laissé pour mort. Quelques mois plus tard, Porter refait surface plus déterminé que jamais : il veut récupérer les 70.000 dollars qui lui étaient destinés.

Sorti en 1998, ce film produit par la Warner et Icon Production, la société de Mel Gibson, surfait sur la vague de son héros, personnage attachant au public pour ses rôles de flic marrant, séducteur et casse-cou. Brian Helgeland, scénariste de L.A Confidential, est lui plutôt un adepte des films noirs, très noirs, où les personnages ont des principes mais n'ont pas de scrupules. Une première version du Allez range ton engin mon pote!
Allez range ton engin mon pote !
film ayant déplu à la Warner, il a été demandé de retoucher le script et le montage du film. Brian Helgeland, qui signait là sa première réalisation, et qui ne voyait pas son film autrement, refusa catégoriquement de faire la moindre retouche. Mel Gibson fut donc chargé de s'en occuper. Il engagea un scénariste (Terry Hayes) afin qu'il modifie le script de manière à plaire aux producteurs, et s'occupa de retourner des scènes supplémentaires pendant une période de 10 jours. Le montage du film se retrouva grandement changé, rendant le personnage de Porter un peu plus fun, et un style plus proche d'un Arme Fatale version polar. Mission accomplie, le film sort en salle, et se fait une bonne place au niveau des critiques. En 2007, une version Director's Cut vit le jour, demandée par Mel Gibson afin de nous montrer la vraie version de Brian Helgeland (les deux étant restés en très bons termes, car Gibson a toujours respecté le travail du metteur en scène), plus courte, sans filtre bleuté, sans voix off ou presque, avec une fin un peu moins « happy end » et des variations scénaristiques très différentes (le big boss du film n'étant plus un homme mais une femme par exemple).

Payback a donc eu un développement laborieux, mais malgré tout, le résultat est à la hauteur : un bon polar. Mel Gibson est classe, il crève l'écran et sa quête des Mel est pas content!
Mel n'est pas content !
70.000 dollars, qui peut paraître ridicule, nous emmène dans un univers rempli de crapules, comme les flics ripoux qui veulent le doubler, et de personnages charismatiques comme les responsables de l'Organisation qui souhaite voir disparaitre ce dangereux Porter. Le graphisme très travaillé de la photographie du film accentue énormément cette sensation de monde sombre, à la limite du crasseux, où la fumée de cigarettes embrume la pellicule, et le filtre bleu, que l'on retrouve tout le long du film, donne l'impression que tout se passe en fin de journée. La nuit tous les gangsters sont gris !

Entre un Mel Gibson au sommet de sa forme, des seconds rôles mémorables, comme Lucy Liu en bombe sexuelle sado-maso ou le personnage de Val qui donnent envie de lui filer des claques, un graphisme de très bonne qualité et un scénario qui ne baisse pas de rythme sur les 100 minutes du film (assez court donc mais sans temps mort), Payback est un film à voir et à revoir, qui restera dans les classiques du polar des années 90, qui eux nous habituaient plus aux « buddy movie » et autres films d'action à la sauce ketchup. Quand Mel Gibson joue les méchants on aime ça, et on en redemande !

Je digère mal le chinois...
Je digère mal le chinois...