9/10Panique au village

/ Critique - écrit par nazonfly, le 03/11/2009
Notre verdict : 9/10 - Pour 50 briques, t'as plus rien (Fiche technique)

Tags : film village panique animation aubier vincent patar

Patar et Aubier réussissent à exporter leur univers décalé sur grand écran. Coboy, Indien, Cheval vous attendent. Allez-y vite !

Après Panique au village la série, après Panique au village la BD, voici venir Panique au village le film. Dans le fameux village où habitent Cheval, Steven, Une matinée comme les autres
Une matinée comme les autres
Gendarme et les autres, nous sommes le 21 juin, anniversaire de Cheval. Un anniversaire qu'ont bien évidemment oublié Coboy et Indien. Il ne leur reste donc que peu de temps pour trouver une idée. Après une intense réflexion de plusieurs secondes, un record pour les deux zigotos, Coboy et Indien décident de construire un barbecue. Une erreur de commande plus tard, ils se retrouvent avec 50 millions de briques. Comment vont-ils s'en débarrasser ? C'est l'enjeu du début du film, mais c'est loin d'être un résumé car Panique au village part rapidement dans tous les sens. Et ce n'est pas pour nous déplaire. C'est ainsi qu'on va suivre Cheval à la poursuite de voleurs de murs, qu'on les verra tomber au centre de la Terre ou se confronter aux rigueurs du Pôle Nord. Avec la participation de Gendarme, de Facteur, de Steven et Jeanine et des animaux de la ferme. Un nouveau personnage rejoint même le village : une professeur de musique, Madame Longrée, doublée par Jeanne Balibar.

Loufoque et foutraque

Pas le moment de jouer au gendarme
Haut les mains !
Le passage du court au long métrage est toujours un moment délicat, encore plus pour les mini-séries humoristiques. Même si les bandes annonces étaient très drôles, l'appréhension était donc réelle. Heureusement Patar et Aubier ont su passer l'écueil avec brio, même si le film a tendance à paraître un peu foutraque, comme un ensemble de mini-sketchs produits par l'imagination fertile des deux Belges. Les scènes s'enchaînent sans aucun temps mort : Steven est mis en prison par Gendarme, Cheval, Indien et Coboy se retrouvent en train de flotter sur une boule de neige au milieu de la mer, des hommes-poissons lancent des espadons pour se défendre. Dans cet univers loufoque et déjanté, l'atmosphère de la série originale est toujours présente. On sourit ainsi pendant la majeure partie du film et les véritables éclats de rire partent souvent au détour de scènes hilarantes, comme lorsque Cheval joue du piano.

De bric et de broc

Cheval au Conservatoire
Cheval au Conservatoire
Loin des standards de l'animation, Panique au village n'en met pas plein la vue comme un Pixar. L'animation basée, faut-il le rappeler, sur des jouets en plastique qui n'existent qu'en un nombre limité de positions semble rudimentaire.  Sans oublier les arbres tous très enfantins. Pourtant ce côté artisanal fait de bric et de broc donne au film un aspect réellement humain, authentique. Il faut dire que le cinéma belge a cette particularité de ne s'intéresser ni à des super-héros, ni à des gens tristes et normaux, mais à des personnages décalés qui cachent souvent un cœur d'or. Ainsi Coboy et Indien sont d'attachants gaffeurs en série, Steven sous une apparence bourrue est lui aussi sympathique... Comme une preuve que les apparences sont trompeuses.

Générateur de bonne humeur

Allez les vaches !
Allez les vaches !
Panique au village
, dans la lignée de la série, est complètement loufoque et est un formidable créateur de bonne humeur. Pas de l'humour gras, où des scènes à se taper sur les cuisses sont séparées par de longues plages ennuyeuses. Au contraire, c'est un sourire qui ne quitte pas les lèvres des premières minutes jusqu'aux dernières notes du générique de Dionysos. Malheureusement vous aurez sans doute peu de chances de voir Panique au village étant donné sa faible distribution : seulement 85 cinémas le diffusent en première semaine... Un nouvel exemple de la programmation cinématographique sclérosée qui préfère mettre en avant la dernière comédie de Dubosc qu'une comédie originale. Il faut sans doute dire pour leur défense que Panique au village n'a pas bénéficié du même matraquage publicitaire que Cinéman.