7/10Pacific Rim

/ Critique - écrit par nazonfly, le 08/08/2013
Notre verdict : 7/10 - Pas franchement très pacifique (Fiche technique)

Tags : pacific rim film del toro guillermo kaiju

Quand des monstres géants débarquent du fin fond du Pacifique, il faut des robots géants pour être sûr de défendre la Terre. Malheureusement il faut aussi des hommes pour piloter les robots. Du coup les auteurs ont tenté de mettre une ébauche de scénario autour. Quelle idée...

En 2013, le monde découvre avec stupeurs les premiers monstres gigantesques (les Kaijus) qui, surgis d'une faille du Pacifique, attaquent les villes côtières. Pour les vaincre, les pays de la ceinture de Pacifique oublient leurs différents et s'unissent pour construire des robots géants, les Jaegers. Une fois le pitch posé, il faut poser LA question essentielle : que peut-on attendre d'un film avec des robots et des monstres géants ?

Un scénario ? Non pas vraiment...

L'un des principaux écueils de Pacific Rim est bien son scénario. Non pas qu'il soit confus et incohérent : une fois posée la possibilité de monstres géants venus d'une autre dimension à travers une faille au fond du Pacifique, tout est clair et surtout sans surprise. Tous les clichés sont ainsi réunis dans le film écrit par Travis Beacham et Guillermo del Toro : le héros à la retraite qu'on rappelle comme sauveur de l'humanité (une idée si originale qu'on l'a vue il y a peu de temps dans World War Z), la romance entre le héros et la fille du film (l'un des deux seuls éléments féminins de Pacific Rim), le sacrifice final pour le bien de l'humanité (insérez ici votre musique pompeuse préférée). Rien que du classique, efficace sans doute mais un peu tristounet quand même.


Devinez entre qui et qui il y aura un baiser. DR.

Pour servir ce scénario, il y a eu, de toute évidence, une volonté de donner un peu d'épaisseur aux différents personnages en leur donnant une certaine psychologie, certes là aussi terriblement classique (antagonisme père-fils, scientifiques un peu cinglés entre autres). Et c'est à peu près tout : on aurait pu s'attendre à voir un certain développement de ces personnages mais on s'arrête au contraire à la surface ce qui donne un sentiment d'inachevé. Malgré cela quelques acteurs s'en tient haut la main avec la mention spéciale à l'inimitable Ron Perlman qui magnifie n'importe quel rôle.

Des combats entre des monstres et des robots géants ? Oui !

Mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Pour quelles raisons va-t-on voir Pacific Rim ? Pour le scénario ? Pour les personnages ? Évidemment que non. Il y a certes la curiosité de découvrir comment Guillermo del Toro peut gérer un gros blockbuster comme Pacific Rim même si on avait déjà aperçu son talent dans ce genre dans les deux Hellboy. Mais la raison principale est de voir des monstres géants et des robots tout aussi géants se mettre sur la tronche comme au bon vieux temps des Bioman et autres Power rangers. Mais avec une qualité visuelle toute autre.


Fulguro-poing DR.

 

Les monstres ne sont pas en carton-pâte et sont de véritables bijoux d'horreur tous aussi originaux les uns que les autres. De la même façon chaque Jaeger a sa propre apparence : du technologique chinois à 3 bras au lourd et massif robot russe. La rencontre ne peut être qu'explosive. Et le spectateur en a plein les yeux. La bestialité qui se dégage de ces combats où la brutalité technologique fait face à la barbarie animale des Kaijus rend les affrontements épiques et dantesques.

Si l'on s'en tient à l'aspect primordial du film, à savoir une baston entre monstres et robots géants, alors Pacific Rim est évidemment une belle réussite. Si, au contraire, l'on s'attend à ce que Guillermo del Toro nous offre autre chose qu'un blockbuster classique, alors le film est raté. Il faut toutefois noter qu'il parvient à éviter la présence absurde de punchlines ainsi que le placement de produit. C'est déjà ça. En tout cas, vu le peu de place accordée aux personnages ou au scénario, on s'étonnera une nouvelle fois qu'aucun réalisateur n'ait osé les délaisser complètement.