7/10La mort en ligne

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 21/09/2005
Notre verdict : 7/10 - La Mort En Ventoli(g)ne (Fiche technique)

Un soir, Yoko (Anna Nagata) reçoit sur son portable un message daté de trois jours plus tard où elle entend sa voix et qui se termine par un cri abominable. Trois jours après, alors qu'elle est au téléphone avec son amie Yumi (Kô Shibasaki), elle meurt de façon très étrange...

Le Japon n'a pas fini de nous faire peur avec des histoires tirées par les cheveux, nous confirmant ainsi que la vague des Ringu Like est loin d'être terminée. Reprenant à peu prêt tout ce qui a déjà été fait depuis le précurseur d'Hideo Nakata, le 58ème film du japonais Takashi Miike en 12 ans de carrière (!!!) se lance dans presque deux heures d'une histoire d'épouvante et d'horreur complexe et instable.
Comme dans la plupart des films du genre, on retrouve une malédiction qui entraîne des morts mystérieuses et une enquête qui mènera vers la révélation d'un terrible drame familial. Le Japon exprime ici ses peurs au travers de téléphones portables qui annoncent une mort prochaine. Certains y verront un côté subversif dénonçant les risques cancérigènes de leurs ondes alors que d'autres y verront une sorte de bouffonnerie prétexte à une malédiction insensée. Quoi qu'il en soit, le film expose tout d'abord des scènes de morts impressionnantes entrecoupées de coups de téléphones prévisibles, de photos terrifiantes et de moments lents où l'héroïne Yumi tente de sauver ses amis en comprenant le pourquoi du comment de la fatalité morbide. Sommet et tournant du film, la scène de l'émission T.V, dénonçant en passant son voyeurisme et son opportunisme, s'achève dans un bijou d'horreur où les mots désarticulation et démembrement prennent tout leur sens.
Les minutes qui suivent assument leur rythme mou et alternent subtilement entre vérités explicatives, épouvante efficace et comique franchement savoureux. A titre d'exemple humoristique, on peut retenir les exclamations excessives de Natsumi (Kazue Fukiishi) face à une pauvre fillette quasi muette ou encore ce policier qui propose un bonbon à l'héroïne alors qu'elle vient d'apprendre qu'après chaque mort on retrouve en guise de signature un bonbon rouge dans la bouche des cadavres. Niveau frayeur, on s'amuse à retrouver des éléments scénaristiques et de mises en scènes déjà présents dans
Ringu, Ringu 0, The Eye, Dark Water, Kaïro, Ju On: The Grudge et Ju On: The Grudge 2: une sensation de solitude, des cheveux longs, des personnages fixes, des enfants qui cachent des secrets, des mystères hôspitaliers, des liens mère-fille, des drames familiaux inoubliables, des images destructurées, des photos inquiétantes, des jeux sur les ombres et les membres du corps humain, une musique triste au violon et des bizarreries spatio-temporelles.

Si ce n'est pour des lenteurs constantes et une fin qui perd le spectateur dans un imbroglio le plus total, La Mort En Ligne donne de beaux moments d'horreur et d'émotion qui rassemblent plus ou moins tout ce qui a déjà été fait en matière de Ringu Like.
Comme il y a déjà eu une suite en 2005 à ce film sorti en 2003 au Japon, Hollywood affiche déjà son intention d'en faire un remake pour 2007. No comment...