7.5/10Moi, Moche et Méchant

/ Critique - écrit par Guillaume, le 30/08/2010
Notre verdict : 7.5/10 - Tournez manège (Fiche technique)

Tags : film moche gru minions animation cinema vector

Une petite comédie familiale en 3D qui fait sourire à base d'humour méchant et de personnages tarés. Voilà de quoi se réjouir !

Encore une fois, un film voit son titre traduit en français de France avec un bonheur aléatoire. Moi, Moche et Méchant, que l'on abrègerait volontiers en 3M, si ce n'était prêter à confusion avec une société bien connue, est originalement désigné sous le nom de Despicable Me. Ce titre est par ailleurs traduit en français du Québec par, ô surprise, Détestable Moi.


 

En réalité, bien qu'on en fasse tout un flan, on s'en moque un peu, mis à part pour regretter qu'une traduction infidèle ne prenne même pas la peine d'aller sombrer dans l'originalité. C'est plutôt un prétexte pour préciser qu'on a vu le film avec les voix américaines, et pas celles de nos acteurs nationaux, Gad Elmaleh en tête.

Despicable Me, réalisé par Chris Renaud et Pierre Coffin, est un dessin animé familial oscillant entre la comédie aux bons sentiments et l'humour méchant (toutes proportions gardées, on est quand même sur du divertissement pour enfants !).
Ainsi, Gru (incarné vocalement par Steve Carell), est un vilain, un de ceux qui aiment faire le mal par pur plaisir. Exploser les ballons des gosses, griller la queue chez Starbucks, rester de marbre face aux yeux du chat potté, autant de choses qu'il peut faire sans sourciller, et avec une joie contenue. Gru, donc, est bon dans sa partie et plutôt heureux. Enfin, jusqu'à ce qu'un autre vilain, Vector, le surpasse en subtilisant une pyramide d'Egypte. Une idée géniale naît alors : voler la Lune !

Pour arriver à ses fins, Gru adopte trois gamines. Mais tout ne se passe évidemment pas comme prévu...

On serait tenté d'annoncer que Despicable Me n'amène rien de nouveau dans le secteur du film d'animation familial. On sourit, on rigole on s'amuse, on s'attendrit... sans pour autant faire des sauts ou mourir d'asphyxie. Pourtant, ici et là sont semés des éléments qui font mouche et donnent une belle saveur aux bouchées.



Tout d'abord, les trois gamines, atypiques, un poil tarées, aux répliques parfois savoureuses ("It's so fluffy i'm gonna die!" - cherchez sur Youtube le trailer), apportent un peu de surprise tandis que la présence de sous-fifres auprès de Gru est carrément tordante. En forme de gélules jaunes, ils parlent dans leur propre langue aux sonorités comiques et transpirent l'euphorie. Le grand n'importe quoi multiplié par des centaines de petits êtres. Ils iront même jusqu'à squatter le générique de fin avec un concours complètement idiot mais agréable.
Sans parler de Vector, copie de Jerry Lewis timbrée, qui ne sait s'il est de la génération iPod ou des années 70.

Niveau technique, la 3D est bien entendu de la partie. Utilisée à bon escient, sans faire trop de vague, elle donne du relief (sic) et se montre efficace. Elle sait aussi se montrer dans ses extrêmes lors d'une séquence de montagnes russes. Il fallait oser alors que l'on entend ici et là les détracteurs affirmer que la 3D est juste de la poudre aux yeux technique. Un grand huit, de la vitesse, du relief. Ca décoiffe bien entendu et c'est bien rythmé. On a juste le temps de crier "wow", et pas celui de s'énerver.

Tout ceci a de quoi nous réjouir, d'autant plus que le conte ne sombre jamais dans la mièvrerie habituellement liée à ce type de comédie familiale (gloire aux dizaines d'armes mortelles, aux caractères de chiens et à la méchanceté).On irait presque jusqu'à proposer d'accompagner son petit-neveu turbulent au cinéma rien que pour le revoir et s'assurer que tout est comme dans nos souvenirs.