8/10Millenium 1 vu par David Fincher

/ Critique - écrit par Noub, le 20/02/2012
Notre verdict : 8/10 - Millenium – Une femme qui ne rigole pas avec certains hommes (Fiche technique)

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Millenium 1 vu par David Fincher
Salander et Blomkvist.
Mikael Blomkvist, célèbre enquêteur de la revue Millenium, se retrouve sur la touche, après avoir perdu un procès en diffamation intenté par l’un de ses sujets d’enquête. Sa carrière de super reporter est mise entre parenthèses et ça tombe bien : Henrik Vanger, un industriel plein aux as, lui propose d’aller exercer ses talents de fouille-merde loin de Stockholm. Blomkvist part donc débrouiller un obscure secret de famille dans un vieux cottage mal chauffé du nord de la Suède. Lisbeth Salander, hackeuse renfrognée au génie redoutable lui prête main forte, à coups de taser et de piratages informatiques. Croyant dénouer les seuls fils du mystère Vanger, ils finissent par remonter la piste – jonchée de cadavres démolis – d’un serial killer, un homme qui n’aime pas les femmes.

Salander dans ta gueule



Pétronirique.
David Fincher, l’heureux père de Seven et de Fight club, ne pouvait que se retrouver dans la froideur poisseuse et l’électrique transgressivité qui jaillissait des pages de la trilogie Millenium. Mais encore fallait-il tenir en haleine un public qui - parce qu’il a majoritairement lu le livre et vu la première adaptation – connaissait déjà le fin mot de l’histoire. Et c’est peut-être grâce à cette contrainte que cette seconde version de Millenium n’est pas qu’un film à intrigue. Fincher s’empare de nos yeux et de nos oreilles dès les premières minutes, par un clip d’ouverture où se mêlent et se fécondent les rêveries de Salander, peuplées de visages, de fleurs et de câbles informatiques trempés de pétrole.



And there will be blood.
Il réussit surtout à donner sa pleine dimension au personnage de Lisbeth qui incarne la problématique soulevée par les livres de Stieg Larson : les femmes, et les violences qui leurs sont faites. Rooney Mara, qui endosse parfaitement le rôle de la marginale misanthrope, dégage à l’écran la même énergie sombre et subversive qui émanait du personnage livresque. Une subversivité qui se situe moins dans les tatouages, piercings et autres geekeries convenues, que dans son obstination à se libérer de l’humiliation induite par la violence, quitte à rendre coup pour coup. Ni victime sacralisée, ni superman en jupette : une anti-héroïne toute puissante et bourrée de failles qui, parce que chacun peut s’y identifier, départicularise salutairement la question des violences faites aux femmes. Reste deux tomes à adapter : tant mieux, on a bien envie de remettre le couvert.