5/10Meurtres à la St-Valentin 3D

/ Critique - écrit par riffhifi, le 30/04/2009
Notre verdict : 5/10 - Un slasher mineur (Fiche technique)

Tags : film valentine bloody valentin meurtres king jaime

Avec une certaine honnêteté, ce slasher en relief délivre ce qu'on attend d'un slasher en relief sans se casser le bol outre mesure. Vendredi 14 ? Heyyy, ça marche, si on est en février !

Les films d'horreur en relief, ça ne date pas d'hier. Sans même remonter jusqu'au House of Wax de 1953 (L'homme au masque de cire, avec Vincent Price), on se souvient que les années 80 ont vu une grosse flambée de films d'horreur friands de 3D, procédé idéal à la consommation de popcorn ponctuée de sursauts : Vendredi 13 : Meurtres en 3 dimensions (1982), Les dents de la mer 3 (1983), Amityville 3D (1983) La fin de Freddy (1991)... Curieusement, la pratique a presque toujours été associée aux suites et aux remakes : Meurtres à la St-Valentin ne fait pas exception à la règle, puisqu'il s'agit d'un remake d'un slasher canadien méconnu de 1982, en attendant Destination finale 4 : Death trip (une T'es tout pale.
T'es tout pale.
suite, à venir cet été) et Piranha 3D (un remake signé Alexandre Aja, à venir en 2010).

Pas de gros mystère sur le contenu du film, résumé par l'image de l'affiche et par son slogan « Il vous brisera le cœur » : Harry Warden est un mineur casqué d'un masque à gaz et armé d'une pioche, qui tue les gens le jour de la Saint-Valentin. Pourquoi ce jour-là ? Peut-être parce que le vendredi 13, Halloween et Noël étaient déjà pris. En même temps, la Saint-Valentin a déjà eu son lot de boucheries puisque d'une part (on l'a dit plus haut) il s'agit d'un remake, et d'autre part Denise Richards et David Boreanaz ont récemment écopé d'un Mortelle Saint-Valentin de triste mémoire. Une idée comme ça : et si on essayait Pâques ? On voit d'ici les affiches, avec un lapin aux yeux injectés de sang qui brandit une pelle à côté des mots : « Il vous brisera les œufs ». En attendant, revenons au film de cette semaine : Harry Warden tue donc les gens le 14 février. Sauf que c'était il y a dix ans, et que le bonhomme est supposé mort et enterré. Seul Tom Hanniger (Jensen Ackles, le grand frère dans la série Supernatural) est convaincu que le croquemitaine est en train de revenir pour découper les amoureux et les fornicateurs (et, s'il le faut, quelques figurants qui encombrent l'écran).

Sorti de son scénario unidimensionnel dénué de tout embryon d'intérêt (les Une scène choc, holà !
Une scène choc, holà !
scénaristes ont tout de même pris soin de changer la fin, au cas où quelques barjots dans la salle auraient vu le film original), Meurtres à la St-Valentin n'a qu'un seul objectif : aligner les meurtres en balançant un maximum de coups de pioche dans la bobine du spectateur. Le procédé 3D est globalement d'assez piètre qualité, et son existence dans les scènes non-gores avoisine le zéro absolu ; en revanche, dès qu'une arme occupe les mains d'un personnage, on peut être sûr qu'elle sera pointée frontalement vers le spectateur à un moment ou un autre. Rien de nouveau par rapport aux usages "classiques" de la 3D, on se prend beaucoup de mal au crâne pour peu de sensations, rien à voir avec la réussite technique que constituait récemment Voyage au centre de la terre.

Resucée honnête et primaire des Vendredi 13 de "l'âge d'or" (on note d'ailleurs un clin d'œil possiblement involontaire - « Jason, est-ce que c'est toi ? »), ces histoires de meurtres du 14 février n'ont rien pour marquer durablement l'amateur de slasher, qui n'y verra qu'un catalogue consacré aux différents angles de défonce d'un corps humain par une pioche. La différence entre 3D et 2D n'est probablement pas bien grande, à ceci près que bon nombre de plans doivent trahir leur nature de "moment 3D dans la gueule". Conformément à la tradition, la fin promet une suite... Mouais, on s'en passera sans peine.