1/10Manipulation

/ Critique - écrit par riffhifi, le 01/09/2008
Notre verdict : 1/10 - Pourquoi ne pas avoir gardé le titre original ?! (Fiche technique)

Tags : manipulation mentale manipulateur personne critiques techniques psychologie

Un scénario d'une bêtise vertigineuse, mis en image comme une pub Nescafé par un réalisateur persuadé d'être la réincarnation d'Hitchcock. Quelle manipulation a poussé Jackman et McGregor dans ce piège ?...

Difficile de parler d'un tel film sans dévoiler les circonvolutions de l'intrigue, à plus forte raison quand ledit film passe son temps à s'auto-spoiler en rendant chaque rebondissement prévisible plusieurs minutes avant son occurrence. Mais tâchons quand même de nous plier à l'exercice, en ne formulant que les vérités les plus frappantes révélées par le scénario, sans rentrer dans le détail qui n'a de toute façon aucun intérêt. Car on ne voit pas bien ce qui a poussé Ewan McGregor et Hugh Jackman à se commettre dans cette idiotie écrite avec les pieds par un cul-de-jatte, Que manipule Ewan McGregor avec sa main restante ?
Que manipule Ewan McGregor
avec sa main restante ?
dont la liste des incohérences, des invraisemblances et des coïncidences formeraient un volume plus épais que le script lui-même.

Donc, en bref, Manipulation nous apprend que : ...

  • Les comptables sont des gens dénués de toute méfiance, prêts à croire n'importe quoi et n'importe qui. Par exemple, si un comptable découvrait sur sa place de parking une licorne qui lui proposerait d'échanger la vie éternelle contre un bisou, il ne serait pas étonné outre mesure ;
  • Le plan parfait est celui qui repose entièrement sur une hypothèse improbable, dépendante des sentiments d'une personne inconnue ;
  • Le plus génial des criminels est capable de commettre une bévue ahurissante dans le cadre même de son plan ;
  • Inversement, un parfait crétin est capable de devenir un génie machiavélique en quelques jours, surtout s'il est bien stressé et privé de tout moyen d'action ;
  • Posséder la carte de visite d'un policier, même du sexe opposé au vôtre, vous permet d'accéder à n'importe quelle information en toute simplicité ;
  • N'importe qui peut se faire passer pour Ewan McGregor sans difficulté. Vous, moi. N'importe qui.
  • Madrid, c'est le far-west. Les notions de loi et d'ordre public n'ont pas encore été découvertes par les indigènes ;
  • 20 millions de dollars, ça n'a aucune importance.

Le plus triste finalement, ce n'est pas de voir les acteurs s'enfoncer dans cet océan de nullité, qu'ils oublieront probablement avec l'aide de leur agent (l'affaire est cependant plus grave pour Jackman, qui a produit la chose), mais de deviner les prétentions quasiment hitchcockiennes du réalisateur, qui multiplie les séquences de suspense (y compris aux moments où le scénario ne l'exige pas), et croit donner du glamour à son film quand il ne lui injecte qu'un aspect de porno soft (au pire) ou une esthétique de pub Nescafé (au mieux). Try to remember when night was so tender...