5.5/10Les intrus

/ Critique - écrit par riffhifi, le 31/10/2009
Notre verdict : 5.5/10 - Fatras de fratrie (Fiche technique)

Un remake amerloque du film d'horreur coréen 2 sœurs. Particularité amusante : la réalisation est assurée par deux frères. Sorti de là, rien de bien palpitant.

Attention, titre piège : Les intrus, sorti en juin de cette année, ne doit pas être confondu avec Les zintrus, comédie familiale sortie cette semaine. La preuve : le titre original de ce dernier est Aliens in the Attic, alors que celui du précédent est The Uninvited. Il ne s'agit pas pour autant d'un remake du film d'horreur
homonyme de 1988, ni du thriller lui aussi homonyme de 1999 (tous deux inédits en France), mais d'un remake du film coréen de 2004 intitulé 2 sœurs. Cette fois, la réalisation est signée de Charles et Thomas Guard, deux frères (comme des sœurs, mais avec des hommes) qui passent pour la première fois au long métrage après une longue carrière de filmeurs de pub. Si tout est clair, on peut attaquer le résumé de l'intrigue.

Anna (Emily Browning, révélée par Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire) fait comme Dany Boon : elle sort de l'hôpital psychiatrique. Sa maman est morte, et la nurse qui s'occupait d'elle dans ses derniers instants (Elizabeth Banks, vue en Betty Brant dans les Spider-man) a épousé le papa écrivain (David Strathairn, toujours très bon dans les rôles flegmatiques mais intenses). De retour à la maison, Anna se rapproche immédiatement de sa sœur Alex (Arielle Kebbel, vue dans The Grudge 2), qui partage son aversion pour la belle-mère trop lisse et trop jeune... Y a-t-il eu meurtre ? En tout cas, le fantôme de la défunte aime manifester sa présence.


A regarder le making-of, on réalise que les producteurs sont essentiellement fiers d'une chose : leur film est plus facile à comprendre que la version originale. Ils se vantent explicitement d'avoir réussi à transformer un film d'ambiance ésotérique et complexe en thriller prémâché que l'on peut oublier dans l'heure qui suit sa projection. Ce qui en dit long sur l'ambition du projet. Sans avoir vu l'original, on assiste simplement à un petit drame familial parcouru d'apparitions surnaturelles, sans que le niveau du film dépasse celui d'un petit mystère à la (boule de) gomme : y a-t-il eu meurtre ou non ? va-t-il y en avoir un autre, et si oui, qui va tuer qui, comment et pourquoi ? Quelque part entre le suspense hitchcockien (le terme est galvaudé) et le fantastique asiatique (le fantôme aux cheveux longs, un sous-genre à lui tout seul), Les intrus ne prend jamais la peine de passionner ou de surprendre.

Un méli-mélo à l'interprétation correcte, à l'ambiance sagement horrifique et au dénouement à moitié surprenant mais déjà vu plusieurs fois. Il y a de meilleurs moyens de fêter Halloween.