Dossier spécial - Le futur selon le cinéma

/ Dossier - écrit par Hugo Ruher, le 25/03/2012

Tags : cinema film films festival scene dossier prix

Salut à toi Krinaute,

Tu sais qu'aujourd'hui on a la crise économique, la guerre en Syrie et Michael Bay, mais on devrait tout de même s'estimer heureux car demain ce sera pire... Du moins si on en croit le cinéma d'anticipation qui nous dépeint les futurs les plus pourris qui puissent exister. À l'occasion de la sortie de Hunger Games, Krinein te propose un petit tour des pires avenirs prédits par le cinéma.


Koh-Lanta 2.0

Gladiateurs du futur

Tout d'abord, si tu suis un peu l'événement littéraire et cinématographique du moment,tu as bien compris que le futur décrit dans Hunger Games n'est pas spécialement joli à voir. Le chaos et la folie dictatoriale de dirigeants mégalomaniaques a fini par détruire la société telle que nous la connaissons (tsss... quel postulat fantaisiste... hum...) et l'idée ambitieuse dégotée par nos chers dirigeants est de faire combattre des jeunes au hasard jusqu'à la mort. Juste histoire de montrer qui est le patron en somme, et ça marche plutôt bien parce que l'idée même de rébellion contre le système semble disparue, les habitants des districts sévèrement parqués se contentent de suivre les jeux avec une certaine délectation, comme ont pu le faire les romains avec les combats de gladiateurs. D'ailleurs, quelle idée saugrenue non ? Comment peut-on imaginer que des êtres humains trouvent un certain plaisir voyeuriste à des gens se battre sur grand écran ? Depuis quand la violence fait gagner de l'audience ? Bref, ce futur si sombre n'a décemment aucune chance de se réaliser voyons !

 

 


Hal is watching you.
Un robot sadique et manipulateur

Si l'on en croit 2001, Odyssée de l'Espace, le plus grand danger qui menace l'Homme, c'est l'Homme lui-même ! Et oui, même si Stanley Kubrick s'est un peu planté sur les dates, dans le futur l'Homme pourra créer un ordinateur doté d'une intelligence artificielle et qui pourra s'en servir pour assassiner froidement des astronautes. HAL n'éprouvera absolument rien lorsqu'il tuera froidement des hommes endormis, lorsqu'il enverra ses coéquipiers à leur perte ou quand il se fera lui-même débrancher. Heureusement, nous n'en sommes pas encore là et à part un poulpe qui peut deviner le résultat des matchs de foot et un ordinateur capable de battre Gasparov aux échecs, nos scientifiques n'ont pas pu créer d'esprit aussi froid, calculateur et cruel que HAL, mais cela ne saurait tarder. En tout cas, HAL fait froid dans le dos, même s'il chante une souris verte et un futur avec des machines semblables qui se développeraient ça fout les jetons.

 


Gare au robot.
Des robots maîtres du monde

D'ailleurs, si ce genre de machines se développait et qu'elles en auraient marre de voir les principales décisions aux mains des hommes, elles pourraient se rebeller et provoquer un holocauste nucléaire fatal à la race humaine. C'est en tout cas ce que nous prédit James Cameron dans Terminator et ce n'est pas l'avenir le plus joyeux qui nous attend parce que dans ce futur, pour les hommes il n'y a que deux choix : se battre contre les machines ou se faire réduire en esclavage par les machines. On peut en tout cas dire que c'est une sacrée descente dans le statut social auquel on s'était habitué et pour résoudre ça on n'a rien trouvé de mieux à faire que de continuer la guerre dans le passé, plus précisément dans les années 1980 avec sa musique au synthé et ses coupes de cheveux bizarroïdes. Pour en venir à cette extrémité, la situation devait vraiment être désespérée, dans un camp comme dans l'autre donc si les hommes du futur sont prêts à retourner dans les eighties notre avenir ne doit pas être beau à voir.

 


Et dire qu'on l'avait pas vu venir...
Quand c'est pas des robots c'est des singes

D'après La planète des singes, dans le futur nous serons des dominés, mais pas par la faute des machines, plutôt par celle des singes. Nous évoquions tout à l'heure une sévère descente dans la hiérarchie sociale mais dans ce possible avenir c'est encore plus flagrant. Encore une fois on ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes et à notre manie de vouloir améliorer génétiquement tout ce qui nous tombe sous la main. Au final on se retrouve avec des macaques super intelligents et organisés qui vont pousser leur folie vengeresse jusqu'à détruire la statue de la liberté. Cela montre à quel point les cinéastes sont pessimistes sur nos chances de vivre tranquille pendant les siècles à venir, à les croire, le futur sera irrémédiablement fait de guerres, de répressions et de perte de l'humanité dévorée par sa propre arrogance. Mais parfois le futur peut aussi être cool...

 


Je suis beau, je suis fort, je suis validé.
Tout le monde il est beau...

Heureusement, certains réalisateurs nous décrivent un futur sans guerre, sans maladies, sans holocauste... et sans robots ! En effet, dans Bienvenue à Gattaca, la société est parfaite, dominée par des gens parfaits et où personne n'a besoin ne serait-ce que de porter de lunettes ou de faire attention à son poids. Un monde parfait où toutes les imperfections qui peuvent se mettre sur le chemin de la vie sont balayées dès la conception. Un monde parfait où l'on trie les gènes susceptibles de causer des problèmes plus tard et où ces êtres parfaits peuvent alors faire ce qu'ils aiment à volonté, comme partir dans l'espace par exemple. Puisque les conditions physiques et intellectuelles sont au sommet de la perfection, rien n'empêche ces gens de se lancer dans les projets les plus ambitieux mais par contre, pour les autres, ne rien espérer de mieux qu'un boulot de balayeur ou de chroniqueur sur un site web. Et puis au moins, dans un monde si beau on n'a pas peur des vols ou des meurtres puisque tout est contrôlé dans les moindres détails : chaque personne est fichée et susceptible d'être contrôlée à chaque moment.

 


Sly chez les Bisounours.
tout le monde il est gentil

C'est donc bien beau un monde parfait, mais pourquoi pas ne pousser cette idée du futur jusqu'au bout. C'est ce qu'a fait Marco Brambilla avec Demolition Man. Cette fois c'est l'idée même de violence qui est complètement bannie de la société. On ne peut ni se battre, ni s'insulter, ni boire de café ni faire l'amour... du moins pas physiquement. Demolition Man c'est donc la description d'un futur totalement aseptisé, une société ultra-sécuritaire où pas un mot ne doit s'élever au-dessus des autres, où pas un comportement susceptible à long terme de créer la plus infime violence ne peut être toléré. C'est un thème assez présent, tout comme dans Bienvenue à Gattaca, celui d'un futur effrayant car trop parfait, mais surtout, un futur où le papier toilette aura disparu... Donc j'en appelle à toi Krinaute, comment faut-il faire pour utiliser ces trois coquillages ? C'est quoi l'astuce ? En attendant la réponse, passons au film suivant, un peu plus sombre.

 


Alors j'lui ai r'filé mes pompes.
Apocalypse, mon amour

Une toute autre ambiance dans La Route, où l'humanité est sur le point de disparaître suite à une catastrophe nucléaire. Un futur décrit par de nombreux cinéastes mais rarement avec un tel pessimisme et d'une manière aussi sombre et dérangeante. Un futur où on serait prêt à tuer pour une paire d'Adidas et où les gens affamés se rabattraient sur le mode de bouffe le moins cher : le cannibalisme. Et inutile de compter sur Viggo Mortensen pour te sortir de là, ici c'est chacun pour soi et si jamais tu trouves quelque chose, de la nourriture par exemple, pour vivre quelques heures de plus, garde-le pour toi ! Un futur vraiment, mais alors vraiment sombre, où on ne peut même pas dire qu'une lueur d'espoir subsiste...

 


Je n'ai besoin de personne tant qu'il y a Mel Gibson.
Un futur complètement mad

Le futur décrit dans Mad Max s'inscrit dans la ligne dorénavant vue et revue d'un avenir marqué par le chaos et la perte de repères. La société existante semble n'être qu'un affrontement sans fin entre flics et voyous cyberpunks. On se demande d'ailleurs pourquoi la police s'obstine à continuer son activité alors que plus personne n'en a plus rien à faire et que la règle du chacun pour soi semble être devenue la norme. C'est donc un futur où règne l'anarchie qui nous est ici dépeint et ce n'est pas la plus joyeuse des perspectives, mais le pire, c'est que partout où tu te trouves, tu risques de tomber sur Mel Gibson dans une Ford Falcon. Moi, personnellement je n'aurais pas confiance, surtout qu'il est plutôt vener depuis qu'on a attaqué sa femme, ce qui peut s'expliquer. Et quand on sait ce dont ce bon vieux Mel est capable, que ce soit en flic suicidaire ou en révolutionnaire écossais... il vaut mieux se tenir à carreaux. Pour résumer, dans cette vision bien particulière du futur, qui a d'ailleurs engendré un nombre de copies plus ridicules les unes que les autres, ce qui fait le plus peur, ce n'est pas une possible catastrophe nucléaire (qui se produira dans le troisième opus) mais bien Mel Gibson.

 


Je veux fumer la même chose que mon coiffeur.
Qui pourra sauver le monde dans 300 ans ?

Et bien le même qu'aujourd'hui, il y a certaines choses qui ne changent pas et on sait grâce au Cinquième Élément que dans le futur, le sauveur de l'humanité restera encore et toujours Bruce Willis. Voilà au moins une chose rassurante car, à ma connaissance, M. Willis n'a jamais failli à cette mission qu'on lui a pourtant confiée à maintes reprises. Mais mis à part ça, Luc Besson nous fait ici part de sa vision du futur un brin effrayante. En effet, Le Cinquième Élément c'est un futur où 75% d'une cigarette est constituée par son filtre, un futur où il ne fait pas bon se tenir à moins de 200 mètres du niveau du sol, un futur où la notion même de bon goût vestimentaire a été complètement annihilée... Alors au nom de l'humanité, je te le demande à toi Krinaute, il faut empêcher ce futur de se réaliser car même si on a Bruce pour nous protéger, même si de nombreuses choses peuvent sembler plaisantes dans cet avenir, rien, vraiment rien, ne justifie que l'on ait à supporter Chris Tucker, je préfère finir dans La Route.

 

Voilà Krinaute, c'était un petit tour cinématographique des différents futurs prédits par le cinéma. Ce dossier n'est bien sûr pas exhaustif et on aurait pu y compter entre autres, Minority Report, Les fils de l'Homme, Soleil Vert ou encore Blade Runner alors si tu as d'autres idées de futur oublié par ce dossier, je t'en prie propose ! Et salut à toi.