8/10Hitcher - 1986

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 08/05/2007
Notre verdict : 8/10 - Are you ready to pick him up ? (Fiche technique)

Tags : hitcher film hauer rutger image date thomas

Vous avez peur des autostoppeurs, pensant que derrière eux peuvent se cacher de méchants tueurs psychopathes ? The Hitcher, film de Robert Harmon sorti en 1986, n'est pas là pour vous rassurer. Avec brio et sur un rythme haletant, le long métrage suit Jim Halsey (C. Thomas Howell), jeune conducteur se dirigeant vers San Diego et qui accepte de prendre dans sa voiture John Ryder, un mystérieux inconnu (Rutger Hauer).

Scènes d'actions époustouflantes


Pendant 1 heure 37 bien calibrée, Robert Harmon n'hésite pas à surprendre le spectateur avec une violence sans chichi et des scènes d'actions époustouflantes. Les poursuites de voiture n'ont rien à envier à qui que ce soit et les explosions sont particulièrement jouissives. Au final, le film tient autant de Terminator que de Duel, avec ce stress permanent d'une mort assurée si le héros se fait rattraper.
Alors que l'on aurait pu s'attendre à des tentatives de conservation du secret autour de la personnalité du "hitchhiker" (autostoppeur en français), le réalisateur choisit de révéler son caractère dérangeant dès les premières minutes. Dès lors, à tout moment, une baisse de régime dans le mouvement général du film aurait pu perdre le spectateur en l'ennuyant. Au contraire, en s'appuyant sur le scénario efficace d'Eric Red, on assiste à une espèce de thriller road-movie très tendu et intelligent. John Ryder est un personnage complexe, pour qui le jeu de pantin avec le héros semble avoir autant d'intérêt que l'enchaînement de morts brutes sans sentiment. C'est dans cette relation malsaine et étrange entre le "bon" et le "méchant" que The Hitcher instaure peu à peu une certaine gêne.

Caractères des personnages développés

Et, autre grande force du film, le long métrage prend le temps de développer les caractères de ses personnages. Si le jeune héros apparaît d'abord insouciant et stéréotypé, il gagne progressivement une belle densité. Et de manière assez flagrante, il semble aussi que l'acteur qui l'interprète, C. Thomas Howell, se soit peu à peu habitué à son rôle, parvenant à en tirer le meilleur. Confronté au cauchemar qu'il vit, le héros montre des sentiments, notamment dans une scène quasi poignante où il est proche de la rupture ultime. Une telle maturité d'écriture est remarquable car rare dans le cinéma d'horreur, trop souvent peu scrupuleux de crédibilité.
Bien sûr, The Hitcher propose aussi son lot de coïncidences assez peu probables, comme notamment la grande capacité du tueur à retrouver sa proie préférée dans un désert qui paraît pourtant quasi infini. Mais comment vraiment en vouloir au réalisateur ? Surtout lorsque l'on remarque qu'il nous offre en plus de somptueux plan de cette grande étendue de sable et de routes, accompagnée de la musique électronique atmosphérique de Mark Isham (pas si lointaine de Tangerine Dream). Aussi, la présence de la craquante Jennifer Jason Leigh (âgée de 24 ans à l'époque) dans le rôle de Nash, aide à l'appréciation positive.
Face à tant de qualités, il n'est pas étonnant qu'Hollywood ait décidé de produire un remake de ce film finalement assez peu connu. Notons aussi qu'avant cette nouvelle version du film, une suite sortie en direct to DVD a été tournée en 2003, avec pour titre The Hitcher II : I've Been Waiting.