1/10Halloween Resurrection

/ Critique - écrit par camite, le 26/12/2003
Notre verdict : 1/10 - Scary Academy (Fiche technique)

Tags : halloween film michael resurrection myers ray blu

Scary Academy

Après l'avoir vu se faire décapiter dans l'épisode précédent (le septième ! ah oui quand même), vous pensiez dans vos draps de soie et vos habits de velours que Michael Myers avait définitivement rendu l'âme. Et bien là... devinez quoi ! Myers (moins enclin à la déconnade que son homonyme d'Austin Powers) revient faire dans le charcutage à l'arme blanche, peinard. En plus, un producteur a eu l'idée géniale d'organiser Big Brother dans la maison d'enfance du tueur. Voilà donc six beaux gosses qui s'apprêtent à passer Halloween dans une maison hantée. Tranquilles.

Un peu d'histoire

Halloween Resurrection est le huitième volet de la saga horrifique initiée par John Carpenter en 1978 avec Halloween, la nuit des masques. Ce film qui avait coûté la modique somme de 320 000 $ en a rapporté plus de 50 millions. A l'époque, le contrat de Carpenter et de sa scénariste Debra Hill spécifiait qu'en cas de succès, il faudrait tourner des suites.

Le réalisateur de ce huitième épisode, Rick Rosenthal, était déjà celui du deuxième volet, dans lequel le personnage joué par Jamie Lee Curtis apprenait (révélation !) que Michael Myers est son propre frère. Inexpérimenté, Rosenthal ne put terminer lui-même le tournage et c'est donc John Carpenter himself qui dut boucler le film.

Halloween III, Season of the Witch est le dernier épisode produit par John Carpenter et Debra Hill. Réalisé par Tommy Lee Wallace, le film parle de sorcellerie dans ce qui reste un curieux dérivé de la série. Dans Halloween IV (Dwight Little, 1988), Myers s'en prend à la fille de Laurie Strode. Puis dans le cinq, la bande se livre à un joyeux exercice auto-parodique et le tueur enlève son masque.

Dans The curse of Michael Myers (Joe Chappelle, 1995), le psychopathe termine le massacre de sa famille (il restait des oncles et arrières-grands-parents). Enfin, Halloween 20 ans après réalisé par Steve Miner en 1998 voyait Laurie protéger son fils face à l'éternel revenant. Ce septième volet a par ailleurs remporté 55 millions de dollars aux Etats-Unis.

Selon certaines rumeurs, les rush d'Halloween Resurrection étaient tellement mauvais et les premières projections-tests tellement désastreuses que les producteurs auraient décidé de sortir le film directement en vidéo. Jamie Lee Curtis aurait alors demandé à ce que des scènes soient retournées afin que le film puisse sortir en salles. Le producteur exécutif Moustapha Akkad a confirmé le retournage des scènes, mais on ne sait pas si le film était si mauvais au départ (entre nous, ça paraît peu plausible vu sa qualité finale... enfin, j'me comprends).

Verdict

Ah ! Halloween, Jamie Lee Curtis, Michael Myers... des noms qui, associés, ne laissent pas entrevoir autre chose qu'une nullité immonde depuis plusieurs années. Et pourtant, y a rien à faire, je replonge à chaque fois. L'invincible croque-mitaine avec son masque, son bleu de travail pourri et ses écrases-merdes toujours flambant neuves, toute ma jeunesse...

Et cette fois-ci, bye bye Laurie, Jamie n'est là que pour payer son ultime tribut à la série, rien qu'un caméo. Et l'air de rien, l'idée de départ de ce nouvel épisode est tout simplement géniale. Oui, un synopsis d'Halloween génial ! Mais comment ? Myers va affronter Jason de Vendredi 13 ? Il va faire équipe avec Freddy Krueger ? Nan... John Carpenter est de retour derrière la caméra ? Non plus. Cette année, Loft Story prend place dans la maison du tueur, où le jeune Michael a grandi. Dément !

Le cinéma, un peu comme la vie (ce n'est pas parce que je regarde des slasher movies que je ne peux pas faire de la philosophie, non mais), ça tient parfois à si peu de choses. Avec un tel postulat de départ et la technique de Mike Figgis dans Time Code, on pouvait se prendre à rêver d'un thriller nerveux et éprouvant, d'une allégorie géniale de la télé-réalité et des dérives du show-biz. En plus, les décors sont malsains à souhait (dans la veine du jeu vidéo Silent Hill).

Alors, miracle cinématographique de l'année ? Résurrection tenant plus que ses promesses ?
Si je vous dis que c'est moins effrayant que Resident Evil (le film), la déception pointe le bout de son nez. Et si j'ajoute le petit détail selon lequel on passe beaucoup plus de temps à rire qu'à sursauter, alors mieux vaut ça qu'en pleurer.