La grande séduction

La grande séduction s'inscrit dans la lignée de The full monthy ou de Cops puisque le film aborde les mêmes thèmes, c'est à dire parler de problèmes sociaux concrets et essayer de les résoudre par des moyens farfelus. Cette fois-ci, l'histoire se déroule au Québec et les principes de ce genre de comédie restent les mêmes, toujours entre le drame humain et le traitement burlesque. Au final, la sauce prend moins bien qu'avec les deux autres mais le résultat reste largement acceptable.

A Sainte-Marie la Mauderne (nom ô combien décalé), une commune du Québec située sur une île loin de tout, vivent encore une centaine d'habitants. Ces anciens pêcheurs ne survivent que grâce aux allocations gouvernementales. Le petit village dépérit et l'arrivée d'une usine pourrait le sauver. Mais pour ce faire, la tâche s'annonce ardue à cause entre autres d'une clause spécifique dans le contrat stipulant la nécessité d'avoir un médecin sur l'île. Pour en attirer un et surtout le conserver, toutes les méthodes sont possibles.

La grande séduction est d'abord un film très sympathique tant par son histoire que ses personnages. On se prend vite au jeu de ces pêcheurs roublards prêts à tout pour sauver leur village. Mais le film fait en général bien plus sourire que rire. Quelques éléments comiques font parfois mouches comme le cricket ou quelques expressions bien senties avec l'accent canadien (des fois difficilement compréhensibles) comme l'histoire du médecin niaiseux (niais chez nous et je trouve que cela sonne tellement mieux au Québec). Les acteurs sont très bons avec des têtes comme l'on ne voit que rarement, excepté le docteur ressemblant à Christophe Lambert et dont le jeu s'en inspirait quelque peu. Malheureusement, au comique pur succède en général de longs moments manquant fortement de tonus. La grande séduction s'avère à la fois trop lente et trop longue (1 h 50 pour une comédie c'est trop) pour être totalement appréciée. Le scénario, tout à fait correct, plonge sur la fin dans la dramaturgie rajoutant une sensation de lenteur déjà bien présente.

Au final, la grande séduction s'avère réussie mais le résultat est quelque peu gâché par de nombreuses longueurs. Une comédie doit avant tout distraire et si le film avait été coupé, il n'en aurait été que meilleur. En tout cas, l'accent canadien apporte une touche d'exotisme et d'air frais, nous changeant de nos habitudes françaises et hollywoodiennes.