
Godzilla final wars
Le Monstre est vivant
Il ne faisait pas bon sortir de chez soi durant les années 50 et 60. Théâtre d'expérimentations en tout genres et de péril atomique, ces décennies serviront de terrain de chasse à une meute de monstres mutants qui n'aiment rien tant que gambader dans les prairies ou kidnapper la belle héroïne. Des guêpes par-ci (Monster from Green Hell), des fourmis par-là (Them) en passant par les sangsues (Attack of the Giant Leeches), l'araignée, la mante religieuse, le lézard (The Giant Gila Monster)... 1953 est une date importante, celle du Monstre des Temps Perdus d'Eugène Lourié, où une créature réveillée par des tests nucléaires menace New York. C'est sans doute à partir de là que ce genre typiquement américain migrera vers un autre continent où il prendra de nouvelles lettres de noblesse, au point d'en devenir une branche bien précise : le Kaiju Eiga.
C'est en effet dès 1954 que le Japon envoie sa réponse au film de Lourié, accouchant là d'un enfant terrible, gros lézard symbolisant les traumas de tout un pays ravagé par la Bombe. Godzilla, qui prenait alors vie sous la caméra d'Inoshiro Honda, pour le compte d'une compagnie qui deviendra mythique, la Toho. Devenu fer de lance du Kaiju Eiga, puis du film de monstres en général, Godzilla se décline petit à petit en franchise plus ou moins solide, dont les films, destinés à des publics plus ou moins âgés, feront piétiner des villes à notre furibard géant jusqu'aux années 80. Pendant ce temps, Godzilla voit surgir des petits frères. Gamera, la titanesque tortue. Mothra, la mite géante, elle aussi issue de la Toho. Quant au roi des monstres, il fait le coup de poing contre d'autres créatures aussi énervées que lui. Mothra bien sûr, mais aussi Hedorah, sorte de tas de détritus sur patte, Biollante, un machin tentaculaire, Megaguirius, qui pourrait être l'enfant bâtard d'un scorpion et d'un poisson volant, Mechagodzilla, double maléfique et cybernétique de notre lézard adoré, Gigan, une scie sauteuse ambulante avec deux gros crochets à la place des mains, Rodan le ptérodactyle et bien sur, King Ghidorah, un impressionnant monstre à trois têtes. Une carrière chargée, où Godzi montra à King Kong lui même de quel bois il se chauffait. N'oublions pas non plus le mignon Minya, sosie de Casimir et fils de Godzilla. Un peu de finesse dans ce monde de brutes.
Présenté comme ceci, le Kaiju a surtout figure de grosse foire d'empoigne entre craignos-monster. Pourtant, les (bons) représentants du Kaiju font souvent preuve d'une certaine poésie, se construisant parfois moins comme des films de SF que comme des drames alarmistes, où plane cette ombre de l'atome, qui raya Hiroshima et Nagasaki de la carte. Le premier Godzilla notamment, métaphore à peine voilée des plaies d'un Japon vaincu.
2004. L'année d'un anniversaire. Godzilla est devenu une légende. Il lui fallait une sortie digne de ce nom. Pour les cinquante ans du lézard, la Toho voit grand. Un film hommage, où Godzilla reviendrait entouré des principales créatures qui peuplaient ses films, ultime barouf d'honneur avant de retourner une bonne fois pour toutes dans les eaux. A la réalisation, après une succession de noms - dont celui de Takashi Miike - c'est finalement Ryuhei Kitamura qui aura la lourde tâche de diriger tout ce petit monde dans Godzilla Final Wars, dans les intentions aussi énormes que son bestiaire.
Gruiaaaaaaaar !!!
Dans un futur proche, où Godzilla est prisonnier des glaces, les humains sont toujours victimes d'attaques de monstres géants. Pour les contrecarrer, une unité d'élite spéciale a été créée, la force M, composée de d'humains-mutants aux capacités physiques hors du commun. Alors que la recrudescence des monstres atteint un stade critique, apparaît dans les cieux un curieux astronef. A son bord, des extraterrestres, les Xiliens, qui proposent un traité de paix au peuple de la Terre. Mais bientôt, les Xiliens dévoilent leurs véritable nature et une guerre totale s'enclenche. Pour résister, une petite troupe de forces M entreprend de réveiller Godzilla, seul capable de battre l'envahisseur et les monstres géants que les Xiliens contrôlent désormais...
Disons-le tout net. Si vous ne jurez que par les images de synthèse, êtes allergique au style bourrino-débile du réalisateur de Versus et que par-dessus tout, reniez tout ce qui ne ressemble pas de près ou de loin à un scénario clair et cohérent, il vaudrait mieux passer votre chemin au risque de maudire le cinéma asiatique pour dix générations. Si en revanche vous jubilez de voir des monstres en caoutchouc se foutre joyeusement sur la tronche, que petit vous fabriquiez déjà des maisons en carton pour marcher dessus en grognant, aimez le catch et que, nom de Zeus, vous êtes déjà venu à bout de scénarios plus bordéliques que celui résumé, et bien ma foi... il vaudrait mieux passer son chemin aussi ! Et oui, larmes, tristesse, détresse, là où l'on attendait un film plein de bestioles qui vocifèrent dans tous les coins, nous n'avons qu'un film de Science Fiction à l'ancienne, avec quelques bouts de lézards dedans pour faire bonne bouche et justifier le titre. Mais qu'a-t-il pu se passer ? Pourtant, il y a du monde sur l'écran. Mothra est dans la place, Hedorah aussi, Gigan également, Rodan derechef, le Godzilla de Roland Emmerich fait un peu de figuration, Minya a son petit rôle à jouer, puis il y a une mouche géante, un serpent de mer, une araignée géante, une boule de piques répondant au doux noms d'Anguirus, et un super méchant qui s'appelle Monster X et tout et tout... Qu'est-ce qui cloche ? Les effets spéciaux ? Que nenni, bond en arrière jusqu'au bon vieux temps des costumes en latex et des maquettes écrabouillées. De la destruction massive à l'ancienne, sans images de synthèses ou si peu, et c'est tant mieux parce qu'elles sont ignobles. Dans Godzilla Final Wars, tout fonctionne à l'ancienne, jusque dans l'utilisation d'effets résolument vieillots, tels ces plans typiques du film de monstres où les personnages, par un habile tour de passe-passe visuel, sont placés dans le même plan que les créatures géantes. C'est un peu kitsch, assez nostalgique, parfois tendrement Z. Il y a dans Godzilla Final Wars tout un aspect artisanal et le film a un charme fou.
Mais alors quoi ? Où donc blesse le bât dans Godzilla Final Wars ? Fonctionnons à l'exemple : vous avez vu Alien Vs Predator ? Il y a dans ce film une chose commune à ce versus géant qu'est Godzilla Final Wars. Une chose rageante, qui donnait l'impression de ne pas être à sa place. De quoi je veux parler ? Réfléchissez, vous l'avez, c'est au bout de votre langue... l'humain, tonnerre de Brest ! Ici la force M, sorte de groupe d'X-Men sans super-pouvoirs qui doivent sauver le monde des méchants extraterrestres. Et ça parlotte, et ça se bat et ça magouille... une heure plus tard, les Xiliens ont tout cassé chez nous, mais toujours point de Godzilla à l'horizon. Quelques bébêtes assurent l'intérim entre-temps, effondrant de-ci de-là. C'est peu pour le spectateur avide de lézard atomique, attiré par l'affiche montrant Big G dans toute sa splendeur. Quand il daigne enfin pointer son museau, c'est pour envoyer au tapis toute la cohorte bipède, volante ou quadrupède. Des combats parfois jouissifs - Godzilla met une raclée à son homologue américain, génialement recréé en image de synthèse -, parfois amusants d'absurdité - le combat contre Anguirus se transforme en improbable partie de foot -, mais excepté le combat final, tous sont beaucoup trop courts, quand il ne côtoient pas le subliminal - le combat contre Hedorah. Sans compter que les humains ne sont toujours pas oubliés. Qu'est-il donc passé par la tête des concepteurs de Godzilla Final Wars pour mettre ses stars au second plan ? D'autant que le film passerait presque pour ennuyeux, car lorsque Godzilla et ses amis disparaissent de l'écran, ils entraînent dans leur sillage toute la beauté d'antiquité du film. Lorsqu'il doit s'intéresser à la force M, ses petites histoires - entraînement, lutte d'égo, guerre fratricide... - et sa lutte pour sauver la planète, le style de Kitamura devient soudain beaucoup plus moderne, quitte à faire passer le dernier Michael Bay pour un Cronenberg, et de fait, beaucoup moins original. Et l'on baille devant un bullet-time inutile, on soupire devant un duel en moto semblant sortir de MI2, on hurle devant une bataille spatiale pompée sur Independance Day, alors qu'auparavant, notre Godzilla avait si bien rendu ses comptes à Emmerich. Il y a aussi quelques vrais clins d'oeils. Un peu de Versus forcément, un peu de Matrix aussi. Rien de très enthousiasmant. On peut toujours se distraire devant Don Frye, acteur proprement mauvais issu du monde du Free Fight.
Ratage, Godzilla Final Wars ? Déception plutôt. Des monstres peu présents, un argument SF et des humains pas très intéressants. A retenir le dernier combat de Godzilla, un esprit un peu revanchard, d'excellentes trouvailles et surtout, ce travail technique et visuel exemplaire qui en plus de ses parti-pris, amène une beauté et une majesté à tout ces monstres, renouant avec l'aura particulière des meilleurs films du genre. Un anniversaire, peut être pas, mais Godzilla Final Wars, le temps de quelques scènes, est un cri d'amour, braillé par un lézard magnifiquement laid en l'honneur d'un genre révolu.
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21 commentaires
KalistoR
14/03/2005 à 17h56Répondre
Rien qu'à voir le poster, j'en ai le dos glacé...

Alain
30/08/2005 à 17h58Répondre
C'est le 31 août (gasp, c'est demain) que Godzilla Final Wars paraitra sur les écrans français, emmené par une distribution faramineuse de quatre copies...
Quatres copies ?????? NON ????
Tu t'es pas trompé ?
Lestat
30/08/2005 à 18h01Répondre
J'ai une source sure
Alain
30/08/2005 à 18h07Répondre
Decidement... encore un qu'il va falloir attendre en DVD...
Lestat
30/08/2005 à 19h21Répondre
Non.
- Paris 1er
- Calvados
- Maine et Loire
- Strasbourg ( )
nazonfly
30/08/2005 à 20h24Répondre
Quatre copies?!!!
Donc uniquement sur Paris c'est ça?
Honteux.
Mais après est ce que par hasard les copies ne circulent pas en France??
De toute façon tant qu'un film n'est pas américain ou français, il n'y a aucune chance pour qu'il soit très bien distribué.
Lestat
30/08/2005 à 20h40Répondre
Si je pense que les copies vont circuler un minimum.
Au contraire, avec la mode actuelle du cinéma asiatique, ça m'étonne quand même qu'il ne soit pas mieux distribué.
Veterini
30/08/2005 à 21h48Répondre
ça m'étonne quand même qu'il ne soit pas mieux distribué.
La mode des Biomans est sans doute passé...
Lestat
30/08/2005 à 21h52Répondre
Au contraire, Super Inframan est sorti en DVD Collector...
Anonyme
31/08/2005 à 06h34Répondre
non je veux voir ce film 4 copies c'est pas possible tu plaisantes, t'en as contre moi en ce moment .
nazonfly
31/08/2005 à 09h27Répondre
Au contraire, avec la mode actuelle du cinéma asiatique, ça m'étonne quand même qu'il ne soit pas mieux distribué.
Mode cinéma asiatique... mode cinéma asiatique. C'est juste qu'il est de qualité.
Mais ça n'empêche pas que le cinéma asiatique est beaucoup moins diffusé. Quand on voit le nombre de copies de Ring et de The Ring, ou de Dark Water et Dark Water.... franchement ça fait peur!
Selena
31/08/2005 à 10h43Répondre
Asiatique veut pas dire de qualité.
Y a des navets aussi.
Genre Hero.
Tssss
Wax
31/08/2005 à 11h25Répondre
Bah y'a aussi Le secret des poignards volants qui est encore pire!
Sinon Ring, Dark Water etc... c'est franchement bien (je parle des versions jap, encore que le Ring américain soit tout a fait regardable), mais vu le nombre de film qui sortent usant des mêmes ficelles (The Grudge, 2 soeurs, ...) on va vite arriver à saturation!
Ca serait bien que les distributeurs se rendent compte que le cinéma asiatique ne se limite pas à des fillettes noyées avec des cheveux longs et noirs et qui sortent de la télé pour aller tuer tout le monde (comprenne qui pourra!)
nazonfly
31/08/2005 à 13h37Répondre
Asiatique veut pas dire de qualité.
Y a des navets aussi.
Genre Hero.
Ben oui mais sans réfléchir je peux te donner une bonne dizaine de films asiatiques qui sont sortis dans les deux-trois dernières années et qui étaient vraiment très bien... D'ailleurs quasiment tous ceux que j'ai vu (il doit y avoir des critiques qui traînent quelque part).
Par contre pour les films français ou américains j'ai vu pas mal de daubes!
Lestat
31/08/2005 à 16h38Répondre
Y'a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est qu'il y a effectivement plus de copies que ça. La mauvaise, c'est que ça en fait 12...
Liste : http://www.allocine.fr/seance/film.html?cprojection=67042
Anonyme
31/08/2005 à 17h50Répondre
Y'a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est qu'il y a effectivement plus de copies que ça. La mauvaise, c'est que ça en fait 12...
Liste : http://www.allocine.fr/seance/film.html?cprojection=67042
et ça te fait marrer !!!!
bon par contre, je suis pas daccord pour HERO, il est esthétiquement inattaquable vala !!!!
Anonyme
31/08/2005 à 17h51Répondre
Super il passe près de chez moi !!!!!
Fulci
03/09/2005 à 12h24Répondre
Très bonne critique de Lesta, Bravo , qui résume et commente parfaitement le film.
Je suis plus sévère que toi, Kitamura se fout de notre gueule : il n'y a que la partie SF, qui l'intérèsse, il fait un film comme ce qu'il a toujours fait, sans se soucier du principal protagoniste, rôle-titre, héros éternel, le beau Godzi, relégué au second plan..
Don Frye, le plus mauvais acteur du monde, (et sosie officiel de Staline !), est pathètique, les scènes Matrix-like sont gerbantes,et ça parle, ça parle, ça parle ...
Heureusement, Godzilla reste Big G., les combats sont vraiments bons, jouissifs à souhait, et c'est vraiment un plaisir de retrouver tous les monstres pour cet anniversaire (un pur moment de bonheur : Godzi dégage son adversaire à base de retournés à la JPP !).
Bref : si vous vous voulez vraiment profiter du film, passez toutes les scènes humaines, et offrez vous un concentré de monstres en caoutchouc pendant 20 minutes !
Fandor
03/09/2005 à 13h44Répondre
Vous êtes trop sévères avec ce film.
OK, Godzilla met pas mal de temps à arriver mais y'a des attaques de monstres en plastique dès le début ! Et vu comment Godzilla les dézingue lorsqu'il apparait, il ne pouvait pas venir plus tôt, le film n'aurait duré qu'une petite heure.
Le côté SF m'a fait plutôt rire mais j'ai toujours aimé San Ku Kai, Spectreman et consorts. C'est vrai que Staline surjoue (mais je pense que c'est fait exprès, c'est pas possible sinon (que ce soit du fait de l'acteur lui-même ou du réalisateur prenant spécifiquement un mauvais actuer pour se moquer des américains)), que les scènes d'exposition sont un peu longues et qu'on s'en moque un peu. Mais dans sa globalité, ça passe plutôt bien et on retrouve l'excès jouissif qui fait le cinéma de Kitamura.
Autre chose qui m'a beaucoup amusé: l'alternance entre les effets spéciaux désuets à 200 yens et les grosses explosions à nettement plus cher ! Le plus marquant c'est les tanks en plastiques écrasés par un monstre puis des bagnoles qui rebondissent et des explosions à tout va avec de vraies voitures la scène d'après.
Je rejoins Lestat sur le public visé: si vous voulez un scénario construit et cohérent, si vous n'aimez que les SFX CGI, passez votre chemin ! Ce film n'est que sensations, furie et n'importe quoi. (là encore, j'ai pensé excatement la même chose que Lestat, ce film est parfois plus excité que du Bay )
Bref, je m'y suis beaucoup amusé mais je comprends qu'on puisse aussi être attéré par un tel spectacle.
Au fait, pourquoi personne ne parle de Minira ? Un grand personnage comique en puissance ! Au fait, quelqu'un sait s'il y en a une peluche ?
Ah oui et: vivement le DVD hyper collector avec les scènes additionnelles qu'on voit dans le générique de fin et toutes les figurines des monstres !!!
Quoi ? On peut toujours réver...
Anonyme
26/09/2005 à 13h24Répondre
Je l'ai enfin vu, je pense que Lestat est un peu dur dans sa critique mais je suis plutôt daccord avec lui, les emprunts utilisés le sont de manière interéssante (matrix, ID4, V, Godzilla US et bien d'autres), on a l'impression que le réal de versus veut montrer qu'il a le talent pour faire un gros films et il faut avouer que techniquement, il s'en sort plutôt bien.
Par contre, il l'avait signalé dans une interview, il n'est pas fan de ce genre de film et encore moin de godzilla, il n'avait donc pas un passion suffisament intense pour insuffler à son film cette nostalgie que l'on pouvait attendre.
Personnellement, moi cela ne m'a pas dérangé car je ne suis pas fan non plus de godzilla. Par contre, on peut souligner que les personnages sont pas terribles mise à part staline .
Au final, je me suis plutôt amusé malgré une bonne quantité de défauts qui m'ont plus faire rire qu'autres choses étant donné que je n'ai pas vraiment pris ce film au sérieux, mais jesuis heureux d'avoir pu voir un Godzilla au cinéma an V.O.S.T, et je pense que c'est le principal.
N.B: on était deux dans la salle, et on a presque éclaté de rire quand on a vu le flic et le gangster américains s'insulter en japonais, ça reste un grand moment...
Anonyme
14/12/2009 à 23h27Répondre
franchement j'ai commencé a regarder le film, deja pas mal enthousiasmé par le scenario reunissant tous les genre de films catastrophe (terroriste, extraterrestre, monstre...)
mais en lisant cette critique, j'etais proprement hilare de voir la facon dont c'est raconté, j'ai hate de voir la suite du film!