5/10Frère des Ours

/ Critique - écrit par Nicolas, le 03/02/2004
Notre verdict : 5/10 - Mal léché (Fiche technique)

Tags : ours frere disney film animation kenai koda

Il y a de ça deux mois, je confiais avec une verve non dissimulée le bonheur que m'avait procuré Le Monde De Nemo en crachant parallèlement des hypothèses péjoratives sur le dernier né des studios d'animation Disney, Frères des Ours. Tristesse de voir que celles-ci se vérifient. Car, bien que la machine à rêve fonctionne toujours, ou tout du moins sur un plan visuel, l'innovation et l'inventivité semblent devenir elles aussi espèces en voies de disparition chez les artistes de la souris aux grandes noreilles rondes.

Sitka, le frère aîné du jeune indien Kenaï, perd la vie en sauvant ce dernier des griffes d'un ours. Le cadet décide alors de traquer la bête et de venger la mort de son frangin, à l'encontre des recommandations de son autre frère Denahi. Lorsque Kenaï parvient à retrouver le plantigrade et à le tuer, l'esprit de Sitka, métamorphosé en aigle, réapparaît et le transforme en ours, avec l'ambition de lui apprendre à devenir un homme...

On est tous pareil. Telle est la morale on ne peut plus simpliste que souhaite graver le film dans les esprits des petits n'enfants à coup de chansons de Phil Collins (qui nous refait au passage le coup du multi-doublage international, à l'instar de Tarzan). C'est ainsi que Kenaï, le rebelle djeun's de la tribu, se voit transformé en ours par l'action divine des saints esprits, et commence son « long » périple pour retrouver son apparence normale. Accompagné de Truc et Muche, deux caribous à l'humour aussi évolué que celui d'une noisette, et d'une petit boule de poil bavarde comme pas deux nommée Koda, ledit Kenaï va comprendre en quelques couchers de soleil que « la nature c'est beau », « les ours ne sont pas des bêtes sanguinaires qui tuent pour le plaisir et qu'ils peuvent avoir des sentiments », « les animaux sont sympas », « les hommes sont parfois cruels », « le poisson c'est cool », etc. La scène des saumons, tableau d'une espèce d'Aquaboulevard pour ours, et celle du voyage à dos de Mammouth, a notamment de quoi laisser perplexe quant à l'intérêt et au bien-fondé du message philosophique du film. Mais, si l'on passait outre ce squelette moralisateur franchement en carence de protéines, Frères des Ours serait pratiquement irréprochable d'un point de vue technique, d'une belle animation et d'un style fin et plaisant (quoique bien moins fouillé qu'à l'habitude), mais surtout d'une utilisation des couleurs resplendissante.

Toujours sur la pente descendante, Disney ajoute une nouvelle fois à sa collection un produit stéréotypé sans très grand intérêt, qui pêche à de nombreux niveaux sur son message et sa logique mais se rattrape par la relative splendeur de son animation et de sa photographie. Pas de « nouveau Roi Lion », assurément.