Festival de Cannes 2008 : Sean Penn

/ Actualité - écrit par nazonfly, le 15/05/2008

Tags : cannes festival penn sean film prix france

Krinein vous faisait part il y a peu de l'Ouverture du Festival aux plus belles palmes. Mais pour donner ces belles palmes, il faut un Jury. Le jury de Cannes est en général éclectique mais souvent pas très connu du grand public. Krinein vous fait donc découvrir qui sont ces mystérieux membres du Jury.

Le Président du Jury de Cannes, cette année, est Sean Penn. Paraît que son nom viendrait de Pinon, mais il n'a rien voir avec Dominique, ni avec François d'ailleurs.

Né en 1960, il a 8 ans en 1968. Sous les pavés ? La prairie sans doute puisqu'il fait entendre sa voix dans La Petite Maison dans la Prairie, en 1974. Faut dire qu'avec un père réalisateur, c'est toujours plus facile de passer à la télé. Après plusieurs petits films, sa carrière décolle en 1985 (soit onze ans après son premier rôle, Charles Ingalls ne voulant sans doute pas que le fils indigne délaisse Walnut Grove). Sean Penn joue le rôle d'un dealer de drogue, Andrew Daulton Lee, convaincu d'espionnage par le régime soviétique et condamné à la prison à vie dans Le Jeu du Faucon. La petite histoire dit que Penn engagera ensuite Lee pour le remercier de lui avoir donné le droit de jouer ce rôle qui a lancé sa carrière.
Car, depuis, Sean Penn n'a pas arrêté de tourner. Et principalement avec du beau monde. Louis Malle en 1984 pour Crackers (oui vous avez remarqués aussi que 1984 se situe AVANT 1985?). De Palma pour Outrages en 89 et pour L'Impasse en 93. Cassavetes pour She's Lovely en 97. Malgré un prix d'Interprétation Masculine à Cannes pour ce dernier film, Penn continue à tourner et à rencontrer un succès critique et publique. Faut dire que le grand public le connaît : il s'est marié avec Madonna puis en a divorcé avant de se remarier avec Robin Wright et de se redivorcer, enfin presque ou pas encore. Au Pays de Candy, qui ne fait pas encore de hard, il est plus facile de se faire connaître par des affaires de fesses (et peut-être aussi d'amour) que par son talent.

Penn is tête de gland
Penn is tête de gland
Ensuite tout s'enchaîne. Stone l'appelle (Oliver, pas Sharon) pour U Turn, Fincher l'engage pour The Game (97). Terrence Malick lui fait une petite place entre l'éternel Nick Nolte, John "Où est ma chemise grise" Travolta, George "What else ?" Clooney, Jared "30 secondes et ça repart" Leto, John "j'ai pas de blague sur lui" Cusack ou encore Adrien Brody et Woody Harrelson dans La Ligne Rouge.
Après un tel film, Sean Penn s'accorde un an de repos avant de tourner Accords et Désaccords de Woody Allen avec l'accorte Uma Thurman. Penn ne souffrira pas trop du bug de l'an 2000 puisque la ligne (pas rouge) s'allonge encore : Schnabel le fait jouer juste Avant la Nuit, Eastwood l'embourbe dans les rives boueuses de sa Mystic River. Penn tombe alors malheureusement sur un os, car il en gagne un justement (mais si, suffit de relire pour comprendre). Il ne s'arrête toujours pas et voit 21 Grammes de son âme s'envoler avec Inarritu.
On devrait d'ailleurs bientôt retrouver l'acteur sous la houlette, une nouvelle fois, de Malick puis sous celle de Gus Van Sant (pourtant Sean Penn n'a pas franchement le physique d'un ado). Les qualités d'acteur de Sean Penn ne souffrent d'aucune contestation. Pourtant il y a des gens qui préfèrent prendre des risques plutôt que de continuer tranquillement son petit bonhomme en mousse de chemin. Penn est de ceux-là, et il passe derrière la caméra, ce qui est franchement original par rapport à nombre d'actrices qui passent dessous. Bref il devient réalisateur. Depuis 91, quatre films déjà à son actif : Into the Wild pour le petit dernier, The Indian Runner, The Pledge et Crossing Guard dont la critique ne saurait tarder sur Krinein.

Ces derniers temps, l'acteur est aussi le chef de file des acteurs hollywoodiens engagés, notamment contre Bush et la Guerre en Irak. Certes son aura n'aura pas été suffisante pour barrer Bush de la Maison Blanche, mais ça valait la penn d'être noté. Comble du comble, Sean Penn est aussi le héros de Sam, je suis Sam, un des films préférés de notre Président à nous qu'on a.

Avec cet engagement, c'est aussi le Festival de Cannes qui s'engage contre une certaine idée du monde, sans doute à mettre en parallèle avec la Palme de Moore en 2004.