6.5/10Fast & Furious 6 : mon pare-choc dans ta gueule

/ Critique - écrit par Nicolas, le 27/05/2013
Notre verdict : 6.5/10 - Modern family (Fiche technique)

Avec cent millions dollars en poche, chaque membre de la petite "famille " de Dominic Toretto (Vin Diesel) a pu se mettre au vert et s'offrir une vie convenable. Jusqu'au jour où Hobbs (Dwayne Johnson) vient troubler cette apparente tranquillité : Letty (Michelle Rodriguez) serait vivante et appartiendrait désormais à un groupe de mercenaires très dangereux. Le flic a besoin des compétences particulières de l'équipe de Toretto pour coincer le fumier à la tête de l'organisation...

- You got some serious balls man. 
- I've been told. 

Quand The Rock vient chez vous pour vous demander votre aide, c'est que c'est du sérieux. Tout le monde répond donc présent à l'appel et apporte sa petite touche scénaristique minimaliste : Han et Gisèle pensent à s'installer en semble, Brian et Mia ont fondé une famille, Elena dort à poil avec Dominic, etc. L'ennemi, lui, s'appelle Shaw, et il poursuit évidemment un but machiavélique visant à instaurer le chaos sur terre. En outre, il possède un tank. Qu'il va faire rouler sur une autoroute. A contre-sens.

BEST. IDEA. EVER. 

Fast & Furious 6 : mon pare-choc dans ta gueule
DR.

L'échelle du n'importe quoi instaurée par Nicolas au début des années 2000 se voit dotée désormais d'une nouvelle graduation. Une avec des poils autour. Car Fast & Furious 6 va se faire un devoir de taquiner toutes les limites de crédibilité, pertinence, destruction de masse que pouvait s'imposer un Michael Bay jusque là. Une bande  de gros robots hauts comme dix étages d'un immeuble ferait moins de dégâts. Ici, la bienséance, on s'en cogne. S'il faut détruire la moitié des rues de Londres, écraser sauvagement des citadins, faire péter des trucs dans tous les sens, et bien soit. Même la physique est malmenée par des scènes d'action, certes imaginatives mais bien au-delà des théories de Newton, qui affirmait avec aplomb qu'une pomme doit tomber par terre. Vin Diesel lui fait un doigt, à ce con de Newton. Après tout, il peut faire plusieurs tonneaux en bagnole sans se casser la clavicule, alors respect. A ce stade, on s'approche de la science-fiction, mais pourtant personne ne nous prend pour des buses. En fait, Fast & Furious 6 nous donne EXACTEMENT ce que l'on était venu chercher dans cette salle de cinéma : du divertissement spectaculaire, particulièrement bas de plafond, aux ramifications minimalistes. On jurerait que le film a été tourné à partir d'une version de scénario provisoire, sans queue ni tête, où l'on comprend à peine le pourquoi et le comment. Mais en imposant cette vitesse effrénée, il nous fait fait avaler n'importe quoi dans une grande gerbe de carrosserie explosée, quitte à laisser les personnages sur le bord de l'autoroute pour agiter la main. 

En une scène, Fast and Furious 6 remet les choses dans l'ordre, et recolle le mal-aimé Tokyo Drift dans la chronologie. Dans le même élan, il tease le contenu du numéro sept, en un seul plan supplémentaire, un seul acteur, une seule réplique. Bouleversant. On s'en ai pris plein la gueule pendant deux heures, et c'est pourtant cette ultime scène que l'on retiendra. La promesse d'un nouvel opus tout aussi barré et couillu. Tu tiens le bon bout, Vin, c'est pas du millésimé que tu nous fournis mais putain, ça frappe fort. 

Fast & Furious 6 : mon pare-choc dans ta gueule
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