2/10Dragonball Evolution

/ Critique - écrit par Nicolas, le 19/04/2009
Notre verdict : 2/10 - Régression (Fiche technique)

Tags : dragonball evolution film dragon james ball world

James Wong dénature complètement la série en proposant une évolution sonnant davantage comme une régression. Le manga est sauf, son potentiel cinématographique beaucoup moins.

A l'annonce du film, nous étions tous dubitatifs, il faut le reconnaître. Pendant le film, Dans le futur, les plantes vertes seront comme nous.
Dans le futur,
les plantes vertes seront comme nous.
nous l'étions encore. Et quelques semaines après sa sortie, nous le sommes toujours, et plus que jamais. Qu'est-ce qui a bien pu motiver Stephen Chow pour produire l'adaptation d'une série légendaire du manga qui se montre inadaptable à de nombreux points de vue ? Serait-il financièrement dépendant ? Et Toriyama, là-dedans, ne s'est-il douté de rien ? Forcément, quelqu'un a du s'en rendre compte, à un moment, que le projet allait droit dans les murs, à commencer par les scénaristes. Tiens, parlons d'eux, un peu.

En fait, le monsieur en question était seul. Il a établi une liste des caractéristiques fondamentales de Dragon Ball en l'étendant à son grand maximum, et tout y est passé : les boules de cristal, le dragon qui exauce le vœu, la capsule corporation, Tortue Géniale, etc. Puis, il a défini un environnement terre-à-terre, bien loin de l'univers bon enfant et parfois un brin cucul de ce bon vieux Toriyama. Enfin, il a mis en corrélation les deux et a écarté ce qui faisait tâche dans son beau paysage futuro-contemporain. Du coup, des "trucs" sont passés à la trappe, et pas des moindres, genre une carapace de tortue ou encore une certaine queue de singe. Même, le personnage entier de Goku, le gosse naïf et simplet capable de briser des troncs à coups de boule, passe à la trappe et devient un adolescent déjà bien libidineux. La différence fait mal, il faut trouver une solution. "Evolution", voilà un mot qui claque son calfouète ! Ça fait genre « relecture de Dragon Ball, mais avec du Dragon Ball quand même ». Si l'on vous présentait le film par morceau de cinq secondes, vous seriez prêt à jurer que le matériau d'origine a été respecté, il y a du dragon qui exauce, des bouboules qui brillent, des radars qui font bip bip, et des capsules qui font pschhht avant de révéler une grosse moto.


" T'as vu ce que je fais avec une boule ?
Imagine le reste ! "
Pourtant, quand tout est mis bout à bout, DragonBall Evolution se révèle être effectivement la bonne grosse vautre que l'on attendait. Passons sur la distance que le film met avec le manga, tout le reste relève d'une stupidité sans nom. A commencer par Piccolo, l'improbable échappé du premier bal costumé du coin, passant pour la plus grande menace de l'humanité et qui souhaite évidemment tout raser illico presto. Le type, tout extraterrestre qu'il soit, sort d'un peu n'importe où sans explication, à l'image d'un scénario qui souhaite contenir beaucoup sans forcément en avoir les moyens. Une quête de sept boules de cristal en moins de 90 minutes, tout en présentant les personnages et en faisant castagner du monde ? Faut arrêter le saké ! Impossible d'y croire, impossible d'entrer un tant soit peu dans l'histoire, tout est parachuté, caricatural au possible, prévisible au minimum, et sans un poil de rythme. James Wong, le réalisateur, ne semble pas y croire non plus, et nous fait étalage de sa boutique : scènes d'action presque illisibles et nombreux ralentis neuneus. Les effets spéciaux parviennent à retenir notre attention quelques secondes, mais ne parviennent pas à nous faire oublier notre envie irrépressible de foutre des claques à Justin Chatwin, son regard bovin expliquant cela.

J'aimerais qu'il fasse un deuxième épisode. Si, si, j'ai bien envie de voir ce que ces gens pourraient faire avec un Dragon Ball Z. Ca me ferait rire, mais certainement moins que l'annonce d'un live des Chevaliers du Zodiaque. Là, on se poilerait. Vraiment. En attendant, je ne saurais trop vous conseiller d'utiliser vos cartes illimitées pour aller voir Dragon Ball et vous dire que, finalement, dans certains cas, rien ne vaut un bon manga. Ceux qui payent leur place peuvent avoir deux tomes de la série pour le même prix.