8.5/10Le dernier roi d'Ecosse

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 26/03/2007
Notre verdict : 8.5/10 - Braveheart in Africa (Fiche technique)

Depuis quelques années, le cinéma anglophone se sent d'attaque pour parler de l'Afrique et évoquer différents maux touchant ce continent. Après Hotel Rwanda et la passivité occidentale, Lord of War et le trafic d'arme ou Blood Diamond et le trafic de diamants, c'est au tour du dernier roi d'Ecosse d'évoquer des problèmes africains en racontant les dessous du pouvoir du dictateur Ougandais Idi Amin Dada. Et encore une fois, c'est une bonne claque qui attend le spectateur.

Moins porté sur le grand spectacle et le divertissement que ses prédécesseurs, Le dernier roi d'Ecosse ressemble davantage à un voyage initiatique tournant au cauchemar. Le personnage principal ne se nomme pas Idi Amin Dada mais Nicholas Garrigan, un jeune médecin Ecossais venu en mission humanitaire en Ouganda chercher un peu d'aventure en terre exotique. Suite à une rencontre inopinée, il deviendra le médecin personnel du nouveau chef d'Etat. D'abord séduit par cet homme charismatique, il va lentement se rendre compte de ce qui se passe dans le pays, à savoir l'élimination de toute forme d'opposition.

Construit comme une lente descente en enfer, le film démarre sur un ton joyeux et plaisantin avant de plonger dans un univers glauque et violent où la tension est à son comble. A ce titre, impossible de ressortir indemne du cinéma après une fin qui vous assomme autant qu'un des meilleurs épisodes de 24. Véritablement porté son duo d'acteurs, en premier lieu par James McAvoy en médecin épicurien et insouciant et ensuite par Forest Whitaker exceptionnel de charisme dans le rôle de l'instable et cruel Idi Amin Dada (oscar 2007 du meilleur acteur qui aurait dû être l'oscar du meilleur second rôle masculin puisqu'on ne le voit pas autant que ça), Le dernier roi d'Ecosse combine parfaitement l'oeuvre de fiction et la réalité historique. Le réalisateur Kevin Macdonald, déjà auteur du remarquable La mort suspendue, réussit une nouvelle fois à combiner ces deux genres tant dans le fond que la forme. Entre documentaire et thriller, entre drame et comédie, le film n'est pas une démonstration de style, simplement une histoire sombre, dure et humaine brillamment racontée.

Véritable concentré d'émotions, de tension et d'aventures, Le dernier roi d'Ecosse est un joli exemple de ce que le cinéma sait nous offrir de meilleur. Parfaitement construit et magistralement interprété, voilà une oeuvre qui marquera l'année 2007.