2/10Delta Force

/ Critique - écrit par Nicolas, le 13/01/2006
Notre verdict : 2/10 - All you need is Chuck (Fiche technique)

Tags : delta force unite forces operations code operation

All you need is Chuck

Il me paraissait inconcevable à mon sens de vous parler de Delta Force sans analyser la moindre parcelle du scénario et son lot de rebondissements. Aussi, cette critique est susceptible de contenir un certain nombre de spoilers, et j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, compte tenu que l'intérêt du film n'est pas dans son histoire. D'avance, merci.

La Delta Force

Le concept de la Delta Force est très facile à comprendre : imaginez un simple commando américain que l'on envoie dans les situations un peu chaudes telles le sauvetage en impro d'otages ou une prise d'otages à l'arrach. Justement, deux vilains terroristes oeuvrant pour la survie de la liberté du monde libre et plus si affinités se détournent un avion de ligne américain, avec de sérieux penchants pour l'extermination des israélites, de surcroît. Rassurez-vous, rien de bien méchant, ils ont un bon fond apparemment. Et puis, ils sont que deux. Le problème, c'est quand ils rejoignent leurs petits camarades à Beyrouth. Là, ça devient nettement moins l'île aux enfants. Que nenni, il y a la Delta Force : trente soldats américains surentraînés rompus à tous les techniques du balayage à la mitraillette, à tous les engins derniers cri (j'y reviendrai plus tard), et qui compte Chuck Norris parmi ses membres. Un triplé gagnant à la base de réussites exemplaires, à un ou deux morts près.

« Et comment tu le sais ? » « J'ai téléphoné à Sherlock Holmes »

Chuck, pourtant bombardé star de ce film ô combien vertigineux, n'apparaît pourtant que bien peu par rapport à tout ce qu'il a pu faire avant, pendant, ou après. La première partie du film, que l'on pourrait estimer à une heure, s'attarde énormément sur le couple de terroristes et leurs petites saloperies internes, ainsi que sur les otages terrorisés à l'idée de passer deux heures avec deux types moustachus. Franchement, on rigole, même si on ne sait pas vraiment s'il s'agit d'un film qui a mal vieilli ou d'un ridicule né au berceau. Même lorsque le pauvre Marines américain, qui l'aura ouverte une ou deux fois et qui le paiera tout le long du voyage, se fait cruellement descendre devant les yeux médusés des Delta Forciens, personne n'y croit. Petite tournure dramatique, ou comment essayer de donner un peu de carburant à une réflexion jusqu'ici absente, les terroristes affichent bientôt un sérieux problème de tolérance envers le peuple juif. Pour tout couronner, il désigne une allemande pour les isoler du reste des passagers...

« T'as le bonjour d'Alfred. »

Et Chuck, lui, ne l'ouvre pas. Si bien que l'espace d'un instant, en plein milieu du film, on pense s'être fait avoir. Pas une seule bonne réplique (alors que Lee Marvin enchaîne pas mal), pas d'explosion au lance-roquette, pas de coup de pied retourné, rien. La déception, mais il ne s'agira que d'un calme plus que propice avant la tempête. Dans la deuxième heure, la Delta Force se met au travail, s'amuse à tout faire péter dans la joie et l'allégresse. Et Chuck en profite alors pour retrouver son statut, préparer des surprises party au lance-roquette, glisser le long de filins en mitraillant à tout va, et surtout montrer toute sa maîtrise de la technique Delta Force : le balayage à la mitraillette. Concrètement, un aller retour en arc de cercle du canon de l'uzi, de façon à arroser un maximum d'ennemis belliqueux. Plus l'arc est grand, et plus le tir est efficace. Bien exécuté, Chuck est invincible. Tellement invincible, qu'il décide alors de faire cavalier seul, histoire que ses copains se reposent. Après tout, la star de la Delta Force, c'est lui, s'il ne se fritte pas sa petite centaine de terroristes, il devient grognon. Alors, il a le choix : le Buggy - mitraillette, ou la moto lance-roquettes, tout deux adaptés au style Delta Force (c'est-à-dire, des phares bleus - je suis incapable de l'expliquer). Ca tombe diantrement bien, Chuck est un spécialiste de la roue arrière.

Vra Vra Vroum !

A partir du moment où Chuck enfourche sa moto, le film prend direct une autre tournure. Une très drôle. Car Chuck se révèle de suite de somptueuses capacités acrobatiques et un très grand sens de l'esthétisme. Surtout, il devient invincible, encore, mais aussi surpuissant. Car la Delta Force sont les seuls au monde à posséder des motos équipées de mortiers et de lance missiles auto-rechargeables. Aucune chance laissée à l'ennemi, surtout par un type aussi consciencieux que Chuck Norris. Et au final, après une petite introspection, on s'aperçoit que Chuck Norris seul (avec sa moto) aurait certainement suffi à libérer tous ces pauvres otages retenus contre leur gré par les défenseurs de la liberté mondiale et plus si affinités. Et que le thème musical redoutablement patriotique et moche du film restera un petit bout de temps sur le bout de nos lèvres.

Delta Force est un film surprenant. D'abord, parce que Chuck Norris pourtant star du film n'apparaît finalement que bien peu de temps sur les deux heures. Et puis aussi, parce sur une échelle « nanar », sa côte ne cesse de croître tout le long pour devenir franchement mémorable sur la fin.