4/10Coup de foudre à Manhattan

/ Critique - écrit par Nicolas, le 23/03/2003
Notre verdict : 4/10 - « Uptown Girl, she's been living in her uptown world! » (air connu) (Fiche technique)

Tags : film manhattan coup comedie foudre sarah morgan

New York, cadre somptueux des rencontres les plus folles et les plus désespérées, ville insomniaque théâtre des plus effarantes et des plus incroyables mésententes humaines, temple de la musique, bon sang, je viens d'y penser, je veux partir à ta conquête, New York New Yoooooooork !!

Petite introduction légèrement déplacée mais néanmoins pas gratuite, compte tenu de l'inspiration procurée par la grosse pomme dans les idées de nos chers auteurs de films. La majeure partie du temps, en occultant volontairement les divagations sentimentales du maître Scorsese, les buildings de New York encerclent une histoire amoureuse féerique qui amarre deux êtres que tout sépare en un seul couple uni et charismatique. C'est beau, ça donne un Amour à New York, Un Automne à New York, j'en passe évidemment et des salées, et présentement Coup De Foudre à Manhattan. Pas de surprise, Manhattan sera l'environnement adéquat pour la rencontre de deux âmes en mal d'amour que rien ne vouait à se rencontrer, et qui vont tout de même pouvoir flirter un brin.

Mère célibataire du petit Ty, et employée comme femme de chambre d'un grand hôtel luxueux, Marisa Ventura (Jennifer Lopez) rêve de passer au grade supérieur, occasion qui semble beaucoup plus proche qu'elle ne pourrait le croire. A la suite d'un quiproquo, elle usurpe l'identité d'une cliente de l'hôtel aux yeux de l'aspirant sénateur républicain Chris Marshall (Ralph Fiennes), qui tombe alors sous son charme...

Peut-on imaginer que nos deux coeurs solitaires ne trouvent pas moyen et volonté de finir ensemble à la fin de l'épisode, et ce malgré leurs différences ? Grands Dieux, bien sûr que non ! Personne n'ignore la vocation première de la catégorie cinématographique à laquelle nous faisons référence maintenant, qui est principalement de divertir ou faire pleurer, voire réfléchir un tantinet sur tel ou tel aspect sociétal. Maintenant, il est de coutume de faire passer la pilule de la non-originalité par une petite subtilité ponctuelle ou d'insérer plus profondément le côté romantique dans le contexte social. Alors, compte tenu du manque de suspense total du scénario, la différence de Coup de Foudre A Manhattan vient trouver une gageure politique, en amenant un candidat républicain (parti de missieur Bush) sympa, et proche du petit peuple. Un politicard tellement bien cousu qu'il ne pourra même pas espérer oublier la jolie femme de chambre, redevenue du jour au lendemain la petite Jenny From The Block, et donnera une leçon de tolérance à tous les adeptes de la segmentation sociale. En concret, cela se traduit par une ou deux disputes et un happy end, et l'image d'un couple très très fade, probablement la faute à Ralph Fiennes crispant ses essais romantiques derrière un sourire vide et niais. Quelques seconds rôles parviennent néanmoins à sauver la mise, Stanley Tucci en attaché de presse stressé et stressant, et Bob Hoskins en majordome étriqué, mais le constat est fatal, le manque d'originalité, la lourdeur du message envoyé, et le charme inexistant des deux amoureux dégringolent la note dans le rouge.

Scénario, dialogues, et profondeur conventionnels, autant dire que Coup De Foudre A Manhattan représente le stéréotype ultime de la comédie romantique made in New York, si l'on excepte l'absence totale de charme dégagé par les deux tourtereaux, et la tentative que je dirais flagrante de redorer le blason du parti républicain, en construisant un politicien aimable et à l'écoute.