5/10Chrysalis

/ Critique - écrit par Umbriel, le 05/12/2007
Notre verdict : 5/10 - Plus chenille que papillon (Fiche technique)

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Ca commençait bien, la bande annonce était prometteuse. Chrysalis Chrysalis ah, Chrysalis Chrysalis oh...  Mais qu'est-ce que c'est que ce film dis donc ?

Réussir un film français dit de science-fiction est un pari ambitieux et risqué, tant les deux mots ne vont pas vraiment ensemble. L'affiche du film donne déjà le ton, très sombre, avec un Albert Dupontel au visage fermé suggérant un personnage noir. Et effectivement les deux le sont.

Le film raconte deux histoires parallèles, deux drames. D'un côté, le lieutenant
"Dis-moi tout de suite où tu as mis ma PS3 !"
David Hoffman (Albert Dupontel) qui perd sa femme en opération, et de l'autre Manon (Mélanie Thierry) victime d'un terrible accident de la route avec sa mère (Marthe Keller). A partir de là, le premier va traquer celui qui a tué celle qui l'aimait, épaulé par une nouvelle équipière Marie Becker (Marie Guillard). Et la seconde va être en convalescence dans une clinique prestigieuse, avec chirurgie réparatrice et rééducation, sa mère étant la directrice de l'établissement.

Voilà pour l'histoire, nous n'en dévoilerons pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise. Le film n'est pas mauvais en soit, le scénario est plutôt pas mal, même si un tantinet classique, mais il est très long à se mettre en place. On ne voit pas du tout où on nous emmène avec ces deux histoires parallèles, ce n'est qu'à la fin qu'on comprend le fin mot de l'histoire permettant ainsi de nous faire changer d'avis sur le premier avis qu'on pouvait avoir du film.

Le film est sensé être un film d'anticipation mais il n'y a pas grand chose à voir.
"Je suis super contente de faire équipe avec lui"
On aura plaisir (ou pas) à voir des Renault "futuristes", quelques trouvailles ici et là, mais il faut bien avouer que pour la plupart des effets, c'est du déjà-vu. L'atmosphère sombre et glauque fait tout de suite penser à Blade Runner (sans la rendre aussi palpable). Les effets spéciaux ici et là, notamment lorsque la chef fait son courrier ou la scène avec l'opération à distance, rappellent Minority Report. Les deux grosses scènes de bagarre entre le méchant du film et Dupontel nous remémorent Matrix, les effets spéciaux en moins. Bref, en sortant de la salle, on a l'impression que Julien Leclerq (le réalisateur) n'a rien inventé et n'a fait, avec plus ou moins de réussite, que remettre à la française ce qui se fait dans le cinéma américain.

Certaines scènes semblent particulièrement soignées et alors que les autres ne servent que de transitions, ni ce n'est de remplissage. En effet, les plans sont parfois très courts et de contexte complètement différent, ce qui peut troubler le spectateur, d'autant plus qu'ils sont parfois sans aucun lien apparent. C'est au spectateur de le faire, et c'est loin d'être évident.

Quelques cascades sont un peu ridicules et prêtent à sourire, en particulier lors
"Une poule sur un mur, qui picotait du pain dur"
d'une course poursuite où un passant se fait bousculer et fait quasiment un salto arrière. On peut regretter que seul le personnage de Marie évolue vraiment dans le film. Au contact de David, elle va être confrontée à la dureté du terrain et perdre de son innocence. Les autres protagonistes sont un peu trop caricaturaux. Seul le légiste arrive à nous tirer quelques sourires avec son comique de répétition, les autres restent sombres et graves.

Côté casting, il y a quelques surprises : Estelle Lefébure en médecin mais il faut reconnaitre que si sa prestation n'est pas exceptionnelle, elle s'en sort très bien. Par contre, celle de Patrick Bauchau (Sidney dans la série Le caméléon) est assez mauvaise, on a l'impression qu'il n'arrive pas à dégager la moindre émotion et son rôle rappelle celui qu'il avait dans la série Mystères.

Les vingt dernières minutes sauvent un peu le film, elles expliquent enfin le pourquoi du comment, et permettent au spectateur de recoller les morceaux du puzzle, à condition que ce dernier ai tenu jusque là. Alors pari réussi ? Pas vraiment, le cinéma de SF français c'est toujours pas ça.