3/10Le Cactus

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 14/12/2005
Notre verdict : 3/10 - Aïe aïe aïe, ouille ! (Fiche technique)

La comédie de Noël 2005 ne s'appelle pas le sapin mais le cactus. C'est sûrement pour lancer une nouvelle mode. Quand on y pense, le cactus possède de nombreux avantages : on ne retrouvera pas plein d'épines par terre en janvier, on fera plus attention pour mettre les boules et les guirlandes et il pourra se conserver bien plus longtemps. Que du bon ! Cela dit, quand un cactus tombe malade les conséquences peuvent s'avérer désastreuses, surtout lorsque le végétal à piques appartient à un neurologue renommé qui a pour patient un hypocondriaque particulièrement atteint.

Le cactus reprend un grand classique de la comédie : le buddy-movie plus ou moins exotique où un nigaud est là pour gâcher la vie de son ami / collègue / associé / tortionnaire (choisissez le bon). Dans ce cas, le gentil emmerdeur s'appelle Samy et l'homme à succès Patrick. Notez que le compère qui doit souffrir doit avoir réussi dans les affaires. Une longue amitié lie Patrick et Samy, surtout depuis que ce dernier lui a sauvé la vie lors d'une descente de ski. Patrick se sent redevable et va donc tout faire pour que son ami vive au mieux lors des trois mois qu'il lui pense rester. S'ensuit donc un voyage en Inde afin de trouver un super gourou qui le guérira de sa soi-disant maladie.

Tous les poncifs du genre sont réunis. On ne coupe pas aux malheurs de l'un qui ne font qu'empirer, aux seconds rôles foufous que l'on remarque ni aux habituelles galères de camaraderie. Oui, il y avait de quoi faire un bon film, l'envie était là, l'idée de base aussi mais pourquoi tout gâcher ? La réussite d'un buddy movie tient en premier lieu à la paire d'acteurs choisie et c'est là qu'intervient le plus gros hic. Pascal Elbé et surtout Clovis Cornillac sont mous et sans charisme. Ils n'ont pas le charme ou la puissance comique d'un Pierre Richard (qui l'a d'ailleurs toujours) ou d'un Benoît Poelvoorde. Il leur manque le truc pour mener un film et à force de ne choisir que des habitués aux seconds rôles, Le cactus perd rapidement ses piquants. Seul Pascal Elbé réussit toutefois à se montrer parfois à la hauteur. Dès lors, le scénario et les scènes humoristiques se doivent d'être parfaites pour que cette grosse faiblesse soit atténuée. Mais encore une fois c'est plutôt raté. Tous les moments les plus drôles, ou censés l'être, ont déjà été vus dans la bande-annonce. On n'a donc plus grand-chose à se mettre sous la dent et ce n'est pas le rythme qui arrange les choses (ils partent en Inde à la moitié du temps).

Sans être pathétique comme les comédies françaises savent si bien le faire, Le cactus se montre seulement mauvais, ce qui n'est pas si mal. Avec des acteurs capables de porter le film (d'ailleurs Clovis Cornillac en Astérix va faire très mal) et davantage de scènes comiques percutantes, le résultat aurait pu être correct. Décidément le genre se porte mal en ce moment.