8/10Black Death - Critique

/ Critique - écrit par Loïc Massaïa, le 16/09/2012
Notre verdict : 8/10 - Mince, mais c'est Boromir, Eddard ou Ulrik? On s'y perd... (Fiche technique)

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Une épidémie de peste bubonique ravage l’Angleterre. Osmund, un jeune moine, reçoit la mission d'accompagner un groupe de chevaliers envoyé par l'inquisition afin d'enquêter sur un petit village reculé qui a jusqu'ici mystérieusement échappé à toute contamination. La troupe, mené par le redoutable Ulrik (Sean Bean), soupçonne qu'il s'agit là des agissements d'un nécromancien.

Black Death - Critique
DR.Ne vous fiez pas à cette affiche, ringarde au possible, Black Death est très loin d'être le film de série B qu'on pourrait croire. Pourtant Christopher Smith est aussi le réalisateur de Creep et de Severance, deux slashers de série B relativement efficaces à défaut d'être originaux. Son troisième film, Triangle, était bien plus ambitieux, mais encore trop maladroit et trop référencé (encore du slasher !) pour sembler véritablement abouti. Pour cela, il faudra attendre Black Death, un petit budget sorti en direct to video, qui est non seulement particulièrement réussi au niveau de la réalisation (il rivalise avec les meilleurs films américain traitant de la période du Moyen-Âge, toute proportion gardée vis à vis de la différence de budget), mais en plus le scénario est plutôt malin, prenant des partis pris intéressants avec pour sujet principal les croyances (en tout genre), dans tout ce qu'elles peuvent avoir de plus terrifiantes comme conséquences.

Le Moyen-Âge et sa cruauté sont dépeint sans concession, à tel point qu'à  côté de lui, le Robin des bois de Ridley Scott passe pour une adaptation de Martine à la ferme... Les personnages sont bien ficelés malgré les archétypes, et les acteurs sont très crédibles (et n'ont pas rechigné à se faire dégueulasser les dents, eux), ce qui n'est pas toujours gagné dans ce type de production.

On pourrait lui reprocher une légère propension à certaines facilités scénaristiques uniquement destinées à tirailler les entrailles du spectateur (la scène de la lapidation d'une femme que des bouseux prennent pour une sorcière, par exemple, ou encore cette fin, qui semble avoir été rajoutée au dernier moment). Pourtant, si ces scènes semblent un peu décousues du reste du scénario, indépendamment, elles apportent à chaque fois leur part de réflexions et d'intérêt.

Black Death - Critique
DR.

Malgré ces petites faiblesses, le scénario est assez brillant, jouant habilement sur toutes les ambiguïtés, on s'attend à tout moment à ce que celui-ci bascule dans le fantastique, on est tendu, attentif, aux aguets, tout peut arriver, mais jamais le meilleur, seulement le pire, alors on se crispe, on serre les dents, et même quand les personnages semblent se détendre, on sait que quelque chose se trame, tout est louche, et quand le pire arrive, on se demande comment on en est arrivé là. Les croyances, la crédulité, l'importance de penser par nous même. Un film malin, je vous dis.