4/10Bangkok dangerous - 2008

/ Critique - écrit par Nicolas, le 29/08/2008
Notre verdict : 4/10 - Hair Spread (Fiche technique)

Tags : film bangkok pang dangerous cinema cage action

Nicolas Cage retrouve sa moumoute de Next pour dézinguer des Thaïlandais, dans le remake du film des frères Pang (qui porte le même nom...). C'est Bangkok, et c'est dangerous.

Le remake, tout le monde connaît. Mais il pourrait être intéressant de s'interroger sur les raisons qui poussent un réalisateur à refaire son propre film, des années après. La toute-puissance hollywoodienne, la féroce volonté de s'internationaliser grâce à des capitaux conséquents et des têtes très connues ? Les fondations sont multiples, et mériteraient la plupart du temps d'être soit revues à la baisse, soit plus minutieusement considérées. Car se coltiner Nicolas Cage dans son éternel rôle « avec des cheveux factices » n'est jamais bon, quel que soit le film...

Joe (Nicolas Cage) est un tueur à gages, un bon, qui ne s'embarrasse ni des sentiments, ni de notion de bien et de mal, et encore moins de fréquentations sociales. Son dernier contrat, un quadruple meurtre, se déroulera à Bangkok. Il recrute Kong, un pickpocket thaïlandais, pour servir d'intermédiaire avec l'intermédiaire de son contact. Au milieu de cette vague de violence qu'il s'apprête à perpétrer, sa rencontre avec une jeune pharmacienne sourde et muette va changer beaucoup de choses...


"Hausse bien les sourcils, voilà...."
Bangkok Dangerous
est moitié réussi, moitié raté, dans tous les aspects qu'il peut revêtir.
Prenons Nicolas Cage, par exemple, une nouvelle fois affublé d'un postiche ridicule : son personnage de Joe s'avère moitié crédible, moitié ridicule. Il est vrai, nous parlons de Nicolas Cage, acteur pas très au point qui, pour exprimer l'amour, se contente d'esquisser un sourire niais et de lever un sourcil. Qui plus est, pas vraiment quelqu'un d'adapté dans la peau d'un tueur à gages froid et méthodique, tellement son expression de base, monolithique, nous inspire plus l'inintérêt que la peur. Etait-ce voulu ? Peut-être, pour nous pousser à inconsidérer le personnage et le laisser se fondre dans la masse.
Pareillement, le scénario montre quelques jolies ficelles tout en cultivant le convenu et l'incohérence. Il est amusant de constater que Joe énonce les règles d'or du métier avec ferveur, au début du film, pour s'en contre-foutre les trois quarts du temps sans raison valable. Il bricole des trucs, estime des durées, fait des repérages, pour finalement se pointer en plein milieu d'un carrefour et vider son chargeur, puis détaler. Le top du top. Ne faites pas attention à l'accroche du film, ni à sa bande-annonce d'ailleurs : cette histoire de vengeance n'est qu'une façon de dénouer l'histoire qui se veut être, avant tout, le quotidien d'un contrat de tueur et les états d'âme de son exécutant, qui découvre la life et les éléphants au bras d'une sourde-muette.
Même chose pour la réalisation. Les frères Pang ont voulu frapper fort, leur bébé est stylisé et parfois habillé de jolies scènes. La plupart du temps, malheureusement, les frangins en font trop et se prennent pour des artistes reconnus et intouchables, inconscients de ce qu'ils ont entre les mains (entre autres, Nicolas Cage). Le rythme en pâtit, on s'ennuie ferme, on pense parfois à du Michael Mann tout en se disant que la comparaison n'est vraiment pas méliorative pour ce dernier, et que l'on perd notre temps face à film inutile en tant que remake, et inutile en tant que polar.

Nicolas Cage devrait se ressaisir, et penser à changer de catégorie. Sa « performance » ne vaut pas grand-chose, sa moumoute demeure horrible, personne ne croit en ce tueur apparemment d'exception. En outre, les frères Pang signent un film mi-figue, mi-raisin, où le bon côtoie le très mauvais à chaque instant.