2/10Autoroute Racer

/ Critique - écrit par Nicolas, le 24/07/2004
Notre verdict : 2/10 - « C'est quoi le proverbe déjà ? - On s'est fait baiser ? » (Fiche technique)

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« - C'est quoi le proverbe déjà ? - On s'est fait baiser ? » (Réplique du film)

« That's the way i aaaaaaaaaam », nous crie la petite Ana en guise de fond de bande-annonce. Et moi, je n'osais y croire : une refonte de Fast And Furious par des Allemands. Adapté d'un jeu vidéo, de surcroît (Autobahnraser, Playstation), mais relativement méconnu. Sort sans aucun doute également réservé au film, vu sa faible expansion sur le territoire cinématographique français, et sur la déconcertante, dans le mauvais sens du terme, qualité du film. « Ich Bin Autobahnraser ! »

Soi-disant pour incompétence, Karl est écarté de l'affaire du gang des Braqueurs pour être redirigé sur les « Autoroute racer », un groupe de jeunes cinglés se donnant rendez-vous sur de larges portions de routes pour y faire péter leur compteurs de vitesse. Infiltré parmi eux, Karl s'éprend de Nicki, une jolie brune qui le fera perdre de vue un instant le but de sa mission. Car, si les Autoroute Racer sont en infraction, ils demeurent des jeunes gens bien sympathiques obnubilés par un passe-temps tout aussi sympathique : la course...

Au premier regard, un re-pompage à l'allemande de Fast And Furious, référence absolue dans la catégorie « voitures en premiers rôles ». Au second regard : une coquille insondablement creuse dotée de quelques éléments fictifs d'intérêt et de spectacle. Prenons les « Autoroute racer » (autobahnraser) tout d'abord, ce groupe d'allumés de la pédale qui se donnent rendez-vous par SMS pour un sympathique barbecue fictif (Grillfest). Allumés, c'est le mot. Le genre de type à se balader avec un t-shirt « Ich Bin Autobahnraser », se faire flasher à 240 km/h sur une autoroute, ou à prendre des ascenseurs en Smart. Séduisant, pour un jeune policier définitivement loser avec pour seul bolide sa brave petite polo troglodyte, surtout lorsque que la petite brune dont il n'aurait jamais osé rêver lui tortille ses fesses sous le nez. C'est ça, être un Autoroute racer : pouvoir emballer en moins de dix minutes, comme nous le prouverons les trois héros du film. En comparaison, la police (Polizei), c'est l'enfer : un groupe de neuneus incapables de faire trois kilomètres en voiture sans avoir un accident spectaculaire, mené par un chef des neuneus presque aussi stupide que l'était ce brave commissaire Gilbert de Taxi 1, 2, et 3. Seule contrepartie à être flic, il arrive parfois que l'on se retrouve au volant de Porsche armée de gyrophares. La classe. Mais, me direz vous, étant donné que les limitations de vitesse ne sont pas aussi contraignantes en Allemagne qu'en France, où est le véritable problème ? Un fameux gang de voleurs de voitures bien sûr ! Ou je dirais plutôt un groupe de comiques à l'accent russe très prononcé et au QI super bas de plafond. Jamais vu de vilains aussi stupides, jamais vu de répliques de vilains aussi stupides. A côté, la bande à Dominique de Fast And Furious sont des prix Nobel, de ce qu'ils veulent. Finissons le tableau par le saupoudrage délicat de quelques lourdes pincées d'humour gras et violent, achevant de plonger les Autoroute Racer dans la navrance la plus totale.

La variation allemande de Fast And Furious, bancale au point de ne jamais trouver sa véritable voie : film de caisses (pas une seule course valable, des accélérés en veux-tu en voilà), ou comédie affligeante (des blagues niaises, des péripéties incroyablement désolantes) ? Dans les deux cas, l'intérêt se morfond de sa propre pauvreté, mais les cartes illimitées auront une nouvelle fois un beau morceau à se farcir goulûment.