7.5/10Arrivederci amore, ciao

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 04/08/2006
Notre verdict : 7.5/10 - Le monstre (Fiche technique)

Tags : film amore arrivederci ciao soavi michele carlotto

Giorgio Pellegrini (Alessio Boni), un ancien communiste devenu terroriste, retourne en Italie après un exil en Amérique Centrale. Grâce à des relations crapuleuses, il obtient une peine de prison réduite et une libération avec une période probatoire. Presque affranchi de ses crimes passés sous silence, il est perdu entre son passé violent et son désir de normalité...

On retrouve cet été avec plaisir Michele Soavi, le réalisateur du bijou Dellamorte Dellamore, avec son dernier film Arrivederci amore, ciao, adapté du roman de Massimo Carlotto. Une oeuvre plus dure, policière et surtout au bon goût de thriller. A son bord, l'interprète principal, le beau gosse italien Alessio Boni (Nos meilleures années), le conduit d'une main de maître. Son charisme froid et puissant inspire autant à la passion qu'à la haine. Incarnant un personnage de criminel lâche et immonde, on se surprend souvent à l'apprécier malgré tous ses aspects malsains. Derrière son visage d'ange se cache en effet une effroyable pourriture prête à commettre tous les meurtres et à faire toutes les manipulations nécessaires pour obtenir sa définitive liberté. Aussi parfait dans ses attitudes de séduction que dans ses gestes excessifs, l'acteur s'apprécie sans fin.

Niveau visuel, les nombreuses idées de Michele Soavi constituent plein de petits bonheurs. Des plans improbables rencontrent des vues souvent esthétiques et originales. Des images un peu crasseuses rappellent les films d'horreur italiens. Scénaristiquement, le long métrage se perd pendant quelques minutes dans une fascination uniquement démonstrative d'un monde corrompu par l'argent, la drogue et le sexe. Mais au delà de cet aspect tapageur, la succession de scènes quotidiennes est très bien ponctuée par des moments d'action pures et d'intenses tensions. Sans entrer dans les détails, le réalisateur en profite pour évoquer les magouilles de la police et de la justice italienne. La dernière scène dans l'appartement, paroxysme insoutenable de cruauté et de beauté morbide, représente un des sommets de la pellicule. L'amour est aussi loin d'être absent de l'essai. Il apparaît par moments comme un espoir de rédemption. Le personnage de Roberta (Alina Nadelea) apporte dans ce rôle une forte tendresse ainsi qu'un caractère simple et stable propice au bonheur. Accompagné entre autre de la musique récurrente de Caterina Caselli et son poignant Arrivederci amore, ciao, Michele Soavi sait aussi magnifier des instants grâce à des mélodies inoubliables.

Au final, le caractère de Giorgio reste trouble, tout comme ses intentions. Le film, malgré quelques temps morts, demeure à la fois beau, affreux, dérangeant et passionnant.