4/10Alex Rider : Stormbreaker

/ Critique - écrit par Nicolas, le 26/10/2006
Notre verdict : 4/10 - Heartbreaker (Fiche technique)

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Anthony Horowitz pourra vous dire que son héros Alex Rider est né pour offrir au public une alternative plus crédible à ce petit arrogant de James Bond. Résultat, plus de huit millions de livres vendus à travers le monde, et pour cause, les bouquins se traduisent en une petite trentaine de langues. Ce n'est pas encore Harry Potter, mais c'est déjà bien assez pour imaginer un film d'action empruntant volontiers à son homologue adulte.

Ian Rider (Ewan McGregor), agent secret pour le MI6, se tue en mission spéciale. Son neveu, Alex Rider (Alex Pettyfer), jeune lycéen entraîné à son insu pour le métier, est alors récupéré par l'agence pour terminer la mission de son oncle : découvrir ce que cachent la générosité et le sourire charmeur de Darrius Sayle (Mickey Rourke), riche entrepreneur informatique en passe d'inonder le monde scolaire de son nouvel ordinateur surpuissant : le Stormbreaker...

« Ce n'est pas un enfant, c'est une arme fatale ! » Le décor est planté, son personnage principal aussi. Alex Rider, 14 ans au compteur, a tout d'un Cody Banks, à ceci près qu'il vise un cran plus haut : pas de skateboard, plutôt le bicross. Mais que l'on rassure ces chères petites têtes pleines de lycéens, les ambitions seront les mêmes, à savoir leur donner un maximum de plaisir à défaut de leur présenter un produit crédible ou intéressant. Ainsi, muni d'une Nintendo DS trafiquée (avec Mario Kart, les bonnes vieilles valeurs sont conservées) et d'un paquetage bourré de gadgets « one use only » (syndrome James Bond), Alex se dresse contre un vilain entrepreneur informatique qui ne trouve rien de mieux pour occuper son temps que de fomenter de machiavéliques plans venimeux envers la population lycéenne anglaise. Rien que ça. Un peu d'arts martiaux, de tricks de vélo, d'entraînement militaire (inséré dans une équipe de quatre molosses aux physiques très flippants) et de Quad ne seront certainement pas de trop pour contrebalancer cette niaiseuse petite histoire de vengeance saupoudrée d'un humour douteux très ciblé ado, et pour cause, le film leur est destiné. Pire, la réalisation et le montage se bornent à imiter certains clips nerveux de MTV et livrent un entremêlement de plans à potentiel complètement charcutés pour la mauvaise cause. Pour camper le blondinet beau gosse, sorte de prélude au nouveau James Blond Daniel Craig, un parfait inconnu de seize piges extrait du mannequinât, qui a le non-mérite de jouer à peu près aussi bien que ma chaussette gauche (et je ne vous parle pas de la droite). Et à la réplique, à peu près tout ce que le responsable du casting pouvait se procurer dans le surjeu, à savoir Missi Pyle, Bill Nighy, et Alicia Silverstone. Ne vous laissez surtout pas berner par le nom d'Ewan McGregor, l'acteur s'en tirera avec trois quatre plans et une poignée de photos.

Un spy-teen à peu près aussi convaincant que le fut Cody Banks en son temps, c'est-à-dire autant que pourrait l'être Lorant Deutsch en président de la république. Le film trouvera probablement son public dans la classe d'âge qu'il vise, dommage que rien n'eut été pensé pour occuper le reste du public qui se lamentera de consternation, à défaut de s'ennuyer.