Adios Dennis Hopper

/ Actualité - écrit par Lestat, le 29/05/2010

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Sa dernière image sera celle d'un homme amaigri, fatigué, mais fier, inaugurant d'une boutade l'étoile qui désormais lui rendra hommage à Los Angeles. Dennis Hopper nous quitte à l'âge de 74 ans, symbole vivant de la contre-culture américain, à laquelle il livre un Easy Rider mémorable. Derrière cet hymne à la route et à la liberté, Dennis Hopper n'était pourtant pas l'idéaliste chevelu que
renvoyait son film. Républicain convaincu, soutien pour Reagan et Bush père et fils... horreur, Dennis Hopper ne serait-il pas cool ? Oui ou non, ce n'est finalement pas si important. Quitte à être un "méchant", autant l'être jusqu'au bout : décapité par Keanu Reeves dans Speed, énucléé par Kevin Costner dans le croustillant Waterworld, Dennis Hopper aura quitté les années 70 pour camper quelques bad guy d'anthologie, allant jusqu'à incarner un Koopa mémorable dans la piteuse adaptation de Super Mario. Jamais avare d'une fable politique, George Romero lui offre un rôle sur mesure ou presque dans Land of the Dead, celui d'un despote bushien d'une société à la Metropolis. Coïncidence amusante, les deux hommes auront quasiment débutés ensemble derrière la caméra, respectivement en 68 (La Nuit des Morts vivants) et 69 (Easy Rider). Il faut avouer que l'horreur, Hopper n'a rien contre, lui qui rencontrera son quasi-homonyme Hooper dans un hystérique Massacre à la tronçonneuse 2.

Mais peut-on résumer la carrière capharnaumique de Dennis Hopper à quelques méchants cabots et caméos fatigués de quelques nanars ventripotents ? Non, cela va de soi. Apocalypse Now, Blue Velvet, Indian Runner, La Fureur de vivre, Osterman Week-end, True Romance... qui peut se vanter d'avoir tourné pour Lynch, Coppola, Peckinpah, Nicholas Ray et Corman dans une même vie ? Non, Dennis Hopper n'était sans doute pas un foutu hippie. Acteur fou, cinéaste iconoclaste, Il fut juste le témoin vivant et actif d'un demi-siècle de cinéma américain. Rien de moins.