Absolument fabuleux

Été 2001. Nous sommes le 31 août, il est 21 h 45. Une bonne trentaine de personnes devant, nous séparant de la caisse et de la jolie ouvreuse absolument surchargée qui pourtant garde un calme et un humour qui forcent l'admiration. Après 20 minutes d'attente dans le froid, nous l'atteignons. Fébrile, frigorifié, j'ai du mal à articuler les mots : "Absolument Fabuleux ". Cela faisait bien longtemps que je n'étais pas allé voir un film français au ciné. Sur l'affiche, Josiane Balasko et Nathalie Baye. Tranquillement, d'un pas sûr, prompt, alerte, nous descendons les escaliers. 25 minutes de retard, c'est conséquent, et pourtant le film n'est pas commencé. Plus beaucoup de place cependant. Deuxième rang obligatoire. Bigre. Il fallait être motivé. C'était notre cas.

Machinalement, je range mon bout de ticket qui ira bientôt rejoindre les autres, et je jette un coup d'oeil sur le programme de la semaine chipé à l'entrée. Rien de nouveau dirait-on. Sur le programme, l'affiche d'Absolument Fabuleux. Un long métrage tiré d'une série culte britannique, m'a-t-on dit. Jamais vue. La bande-annonce présageait d'un peu n'importe quoi, en plus. Je fais abstraction de mes préjugés. Les lumières s'éteignent, les images commencent à défiler : le film démarre.

1h40 plus tard, le générique apparaît, sur la musique thème du film. Mes premiers mots furent : "C'est vraiment pourri !".
Allez, on arrête les frais, n'allez pas voir ce film ! Tout est absolument médiocre, le scénario, l'humour, la réalisation... Même les excellents acteurs se battent pour une cause perdue, surtout Balasko et Baye en alcoolo-droguées-infantiles noyant leur vie dans le champagne. Et dire qu'il y a des films où j'ai mis la note minimale, mais que vais-je donc mettre à celui-là ? Comme quoi, ce n'est pas parce qu'il y a le mot (le) fabuleux (destin d'Amélie Poulain) dans un titre que le résultat est à chaque fois fabuleux.